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À deux jours des élections américaines, Régis Dandoy, politologue à l'ULB, était sur le plateau du RTL INFO 19h. Il a répondu aux questions de Simon François.
- A 2 jours des élections, les dés sont-ils jetés?
Pratiquement. On sait que près de deux tiers des électeurs ont déjà exprimé leur vote. On parle déjà de 90 millions de bulletins de vote qui ont été soit, effectués en présentiel donc par l'électeur dans le bureau de vote, soit par courrier postal donc envoyés par la Poste.
- Ce qui pourrait faire pencher la balance ce sont ces ces fameux "swing States", de quoi parle-t-on?
Il faut rappeler que l'élection présidentielle américaine n'est pas une élection directe. Elle se fait via des grands électeurs. Ces grands électeurs sont répartis selon les 50 Etats. Pour certains, on sait déjà que ce seront des Etats qui seront Républicains ou Démocrates. Pour certains, on n'est pas vraiment sûrs. C'est ce qu'on appelle les Swing states pour "États balanciers". Ils balancent selon les élections et les candidats. Ce sont des Etats-clés. L'élection présidentielle américaine va se jouer dans 5,6 Etats et on saura qui va gagner en fonction des résultats dans ces Etats précisément.
- Donald Trump n'a pas encore dit clairement s'il reconnaîtrait une éventuelle défaite. Cela accentue les craintes de violences, sont-elles justifiées?
C'est peu probable mais ce n'est pas impossible. On se rappelle en 2000 lors des élections présidentielles qui opposaient Bush contre Gore. Il y a eu tout un débat sur la Floride et le dépouillement de ces fameux bulletins de vote. Ça a pris beaucoup de semaines. Ici, effectivement, on peut se retrouver dans le même scénario avec dans certains Etats, un problème avec le vote courrier ou électronique. On pourrait avoir une incertitude et l'incertitude dans le monde politique après des élections peut amener pas mal de tensions. On voit que les partis républicains jouent sur cette incertitude et mettent de l'huile sur le feu pour la période après élection. Il y a une volonté de faire peur à certains électeurs en disant 'N'allez pas voter' ou mettre la pression sur certains candidats. Tout peut arriver mais on sait très bien que les élections américaines sont très atypiques.
- Vu d'Europe, on a l'impression que Joe Biden est le candidat qui serait le le plus favorable pour les pays européens. Est-ce exact?
Si on compare Biden avec Trump, oui ça fait tout à fait sens. On a vu ce qu'il a fait quand il était vice-président de Barack Obama pendant 8 ans. C'est quelqu'un qui est orienté vers le multi-latéralisme. C'est un bon partenaire et bon ami de l' Europe. Par rapport aux 4 ans de Trump, si on arrive à une présidence Biden, on verra un réinvestissement des Etats-Unis sur la scène commerciale et militaire ainsi que dans les relations avec toute une série de pays européens.