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François Hollande estime qu'il faut "savoir arrêter une grève", empruntant au communiste Maurice Thorez pour appeler à cesser les mouvements sociaux contre la loi travail, dans une interview à La Voix du Nord à paraître mardi.
"Il y a un moment où, selon une formule célèbre, il faut savoir arrêter une grève", a déclaré le chef de l’État, attendu mardi à Arras (Pas-de-Calais) pour la pose de la première pierre d'une usine pharmaceutique.
En juin 1936, lors du Front populaire, Maurice Thorez, alors secrétaire général du PCF, avait lancé, après la signature des accords Matignon (semaine de 40 heures, 15 jours de congés payés...): "Il faut savoir arrêter une grève dès que satisfaction a été obtenue."
Pour François Hollande, "le gouvernement a montré sa volonté de dialogue, notamment dans les transports routiers, l’aviation civile ou le ferroviaire".
Interrogé sur les moyens de convaincre la CGT et FO du bien-fondé de la loi, il réplique: "S’il s’agit simplement de retirer l’essentiel des dispositions du texte, ce n’est qu’une autre manière de parler de retrait."
"Ces mouvements causent des désagréments à nos compatriotes et donnent une image de la France qui n’est pas conforme à la réalité, alors que la France est la première destination touristique du monde", déplore-t-il, avant d'"appeler chacun à la responsabilité" alors que le coup d'envoi de l'Euro-2016 de football sera donné vendredi.
"Nous devons être à la hauteur de ce grand événement, en assurer la sécurité et en tirer les retombées les meilleurs pour notre économie. Tous les regards vont être tournés vers nous", insiste-t-il.
François Hollande le réaffirme aussi à propos de la SNCF: "Nul ne comprendrait que la grève se poursuive au détriment des comptes de la compagnie publique, du bon déroulement de l’Euro mais, surtout, des voyageurs qui ont à se déplacer chaque jour pour aller à leur travail."
Comme on lui demande s'il exclut un nouveau recours au 49-3 pour l'examen en deuxième lecture de la loi travail à l'Assemblée, prévu en juillet, le président de la République se garde d'écarter cette hypothèse. "Le mieux serait qu’il y ait une majorité pour voter ce texte", observe-t-il simplement.