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Le ministre de l'Intérieur et des Cultes, Bernard Cazeneuve, a participé jeudi à la pose de la première pierre de l'Institut français de civilisation musulmane (IFCM), projet longtemps controversé jouxtant la Grande Mosquée de Lyon.
Cet institut, qui doit ouvrir début 2018 à l'initiative du recteur de la Grande Mosquée Kamel Kabtane, vise à "montrer la diversité des cultures de l'islam" à travers des expositions, des formations et des conférences et s'adresse à tous les publics.
"Nous nous battons pour faire naître un Islam de France, qui, en conformité avec les valeurs de la République (...) permet à des imams formés de développer un Islam de tolérance et de respect", a déclaré M. Cazeneuve devant des élus, des responsables de différents cultes, ainsi que l'ambassadeur d'Arabie saoudite et un représentant de l'ambassade d'Algérie.
"Les musulmans de France et de Lyon ont fait le choix de l'ouverture, de l'intelligence, de la tolérance et du dialogue", s'est félicité M. Cazeneuve.
"Nous avons besoin de vous ardemment, Musulmans de France, dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il encore dit, soulignant que les musulmans sont parmi "les premières victimes" dans les pays où il s'exerce mais aussi en France.
Rappelant que ce projet avait été "fortement combattu" par certains au nom de l'"envahissement culturel de la France", le sénateur-maire (PS) Gérard Collomb a souligné qu'il ne fallait pas faire d'"amalgame" avec les "mosquées où peut se répandre un islam dévoyé".
"Au travers de l'IFCM, nous souhaitons que les jeunes issus de cette culture (...) comprennent que les héros ne sont pas les petits chefs de bande ou ceux qui se perdent dans la folie de Daesch, mais ceux qui ont permis à la civilisation musulmane d'être l'une des grandes de l'humanité", a-t-il ajouté.
Les travaux de construction des 2.900 mètres carrés de l'IFCM, estimés à 6,6 millions d'euros hors taxe, sont financés pour 3 M EUR répartis à égalité entre l’État, la Ville de Lyon et la Métropole. Le reste par des fonds propres ainsi que par l'Arabie Saoudite et l'Algérie.
En juin, le président (Les Républicains) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, était revenu sur un engagement de son prédécesseur socialiste en renonçant à financer l'IFCM, au motif que des pays étrangers pourraient venir s'immiscer dans son fonctionnement futur.
L'organisation de l'IFCM "associera pouvoirs publics, représentants de la communauté musulmane et personnalités qualifiées et toutes les décisions seront prises à la majorité des deux-tiers", a souligné M. Collomb, ce qui devrait éviter, selon lui, les risques de dérive.