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Tommy Scholtès évoque le pape François et ses propos sur l'enfer: "Il insiste énormément sur le fait de prendre ses responsabilités"

 
 

Tommy Scholtès, porte-parole des Evêques de Belgique, était l'invité du RTLinfo 13H. Il est revenu sur les propos du Pape François lors d'un entretien accordé au journal italien La Repubblica. Le Pape aurait assuré que "l'enfer n'existe pas". Une citation que le Vatican a très rapidement démentie en invoquant une "reconstruction" de l'interview et en précisant que ce n'était pas une retranscription fidèle des paroles du Saint Père.

Ces déclarations remettent-elles le fondement du catéchisme en question?

"Le fondement du catéchisme, c'est Jésus Christ, c'est l'amour. Je pense que ce n'était pas une interview simplement mais une rencontre que le Pape a eue avec le fondateur d'un grand journal, Monsieur Scalfari, une rencontre purement informelle. Et l'homme a commencé à retranscrire des choses mais avec des citations qui sont fausses. Et le Vatican a réagi en disant: "Attendez, on n'y est pas du tout. Le pape n'a pas dit que "l'enfer n'existait pas". D'ailleurs lors de l'année de la miséricorde, le pape a eu à des moments des paroles très fortes à la fois sur le pardon, etc. Il est extrêmement nuancé dans toutes sortes de situations. Mais à Naples, et on a d'ailleurs les retranscriptions, le pape a dit: "Priez pour les mafieux pour qu'ils n'aillent pas en enfer", et donc le pape croit véritablement à l'enfer..(...)"


Toujours dans ce quotidien italien, avec des propos qui seraient visiblement un peu déformés, le Pape précise que les âmes pécheresses qui se repentent  obtiennent le pardon, et que les autres disparaissent, et donc ne vont pas en enfer, n'y a-t-il pas une espèce d'impunité qui pourrait être dangereuse?

"Je pense que l'avertissement que le pape a fait pour les mafieux de Naples est très clair. S'il y a des gens en enfer, là, il y a le froid, la distance, le non amour et la haine et donc il y a clairement la responsabilité et la conscience qui fait que quelqu'un qui fait vraiment le mal, le mal, le mal, je dirais le mal au carré ou au triple...."

Et de poursuivre: "Dans la foi chrétienne, il y a un jugement dernier. L'Amour de Dieu est très grand, et la miséricorde est très grande aussi. Il est possible qu'il y ait des gens en enfer mais on en a jamais parlé dans l'église évidemment."

Le Pape François a souvent été un peu à contre-courant de ses prédécesseurs. Est-ce que ce vent de modernité et cette liberté de parole pourraient un jour le mettre en danger?

"Je pense qu'il y a déjà aujourd'hui des gens qui pensent que le pape est trop souple, trop ouvert. D'autres gens qui disent que le fond de la doctrine du pape, de la foi du pape, reste la foi habituelle. Je pense que le pape insiste énormément sur le fait de prendre ses responsabilités, réfléchir, adapter les règles à la réalité du moment, mais en même temps, les règles, elles existent. Par exemple, sur le mariage, le pape a tenu à la fois des propos très clairs et très fermes mais en même temps très ouverts et très accueillants par rapport à certaines situations".

Et de conclure: "Le pape sait où il va. Il faut assumer chacun ses responsabilités et quand on prend ses responsabilités, il y a aussi un certain danger qu'on commette des erreurs. Je pense que le pape est très fort pour montrer l'Evangile dans le bons sens du terme, c'est-à-dire Pâques, c'est-à-dire vers quoi nous allons, la vie".


 

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