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Des explosions sous-marines ont retenti entre la Suède et le Danemark, en mer Baltique. Le résultat de fuites suspectes dans les gazoducs Nord Stream 1 et 2, reliant la Russie à l'Allemagne. L’un était pourtant à l’arrêt depuis début septembre. L’autre n’avait jamais été mis en service. Beaucoup dénoncent un sabotage. "Il est difficile pour nous de spéculer sur la source exacte. Mais ce n’est pas naturel. Si ce sont bien des explosions comme nous le pensons très fortement, alors elles sont causées par l'Homme", a déclaré Peter Schmidt, sismologue pour le réseau national sismique suédois.
"Un sabotage"
L'Union européenne promet la "réponse la plus ferme possible" à ce "sabotage". Les trois grandes fuites identifiées depuis lundi au large de l'île danoise de Bornholm, entre le sud de la Suède et la Pologne, sont visibles à la surface avec des bouillonnements allant de 200 mètres jusqu'à un kilomètre de diamètre, a annoncé mardi l'armée danoise, images à l'appui. Le gazoduc Nord Stream 2 avait subi une forte chute de pression lundi, suivi quelques heures plus tard de Nord Stream 1, dont il suit le tracé sous la Baltique.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a écrit mardi soir sur Twitter avoir "parlé de l'acte de sabotage Nord Stream" avec la Première ministre danoise Mette Frederiksen. "Il est primordial d'enquêter sur les incidents et de faire toute la lumière sur les événements (...) Toute perturbation délibérée de l'infrastructure énergétique européenne active est inacceptable et entraînera la réponse la plus ferme possible", a ajouté Mme von der Leyen.
"Des actes délibérés"
Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. La première ministre danoise veut se libérer de l’indépendance au gaz russe. "Les événements très préoccupants d'hier, avec les fuites de Nord Stream 1 et 2, soulignent l'urgence d'accroître notre sécurité énergétique en Europe", a souligné Mette Frederiksen, première ministre danoise. Dans la foulée, celle-ci a affirmé avec certitude qu'il s'agissait "d'actes délibérés" et non d'un "accident". "L'avis clair des autorités est qu'il s'agit d'actes délibérés. On ne parle pas d'un accident", a-t-elle dit sans toutefois désigner de suspect.
Outre la profondeur des eaux, la conclusion de Copenhague se fonde notamment sur le fait que les trous par lesquels s'échappe le gaz sont "trop gros" pour être de cause accidentelle et qu'ils ont été provoqués "par des détonations", a détaillé le ministre de l'Energie Dan Jørgensen. "Il n'y a pas encore d'information nous disant quelque chose sur les responsables", a dit Mme Frederiksen. "Nous n'avons pas plus d'informations que celles que nous donnons ce soir", a affirmé la Première ministre danoise.
Copenhague estime que les fuites sur les pipelines, non-opérationnels, mais remplis de gaz, devraient durer "au moins une semaine" jusqu'à épuisement du méthane qui s'échappe des conduites sous-marines, selon M. Jørgensen.