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Un différend familial qui tourne au massacre: les corps de quatre adultes et un enfant, membres de la même famille, ont été trouvés mardi matin par les pompiers dans un appartement à Pau, la mère de l'enfant ligotée et baillonnée, et le père les veines tailladées.
"Les premiers éléments permettent d'envisager la piste du drame familial, une dispute semblant être survenue un peu plus tôt, en fin de nuit", déclare dans un communiqué Cécile Gensac, procureur de la République de Pau.
Ce sont les pompiers, appelés vers 06H40 pour des fumées qui se dégageaient d'un appartement situé au premier étage d'une résidence de quatre étages dans le centre-ville de Pau, qui ont fait la macabre découverte.
Lorsqu'ils ont pénétré dans l'appartement, "un canapé se consumait". Ils y ont découvert les corps sans vie de la famille: une mère de 36 ans et ses parents qui allaient fêter leur 66ème anniversaire, tous trois de nationalité espagnole, le compagnon, un Marocain âgé de 32 ans, et le fils du jeune couple, né à Pau voici environ deux ans.
"Le drame s'est déroulé à l'intérieur (de l'appartement). Il y a des traces de violences sur un couple et l'épouse de l'autre. Tout laisse penser qu'on est sur la piste d'un drame familial", a résumé pour l'AFP une source proche de l'enquête.
"La jeune femme a été trouvée ligotée et bâillonnée avec de l'adhésif autour du cou" dans la baignoire, où il y avait de l'eau mais il est encore trop tôt pour dire si elle est morte par noyade, a précisé cette source.
Ses parents, venus de Saragosse (nord-est de l'Espagne) pour rendre visite à leur fille, ont été découverts "dans une chambre avec des traces de violences", a-t-elle ajouté. Selon Mme Gensac, il s'agit de "blessures au crâne pouvant avoir été réalisées avec un objet contondant".
Quant à l'homme le plus jeune, "il présentait des traces d'entailles sur les deux poignets", a ajouté le procureur de Pau. Selon les premières hypothèses des enquêteurs, l'homme se serait suicidé après avoir commis ces meurtres.
D'après la source proche de l'enquête, il n'y a "pas de trace de violences apparentes sur l'enfant, qui serait mort des suites de l'incendie", probablement intoxiqué par les fumées.
- "Une séparation qui se passait mal" -
"Les autopsies permettront de déterminer si les décès sont consécutifs à des coups, à l'intoxication liée à l'incendie ou à toute autre cause", a souligné Mme Gensac.
Les cinq corps ont été transportés à l'Institut médico légal de Toulouse où ils devraient être autopsiés dans les prochains jours.
Des voisins interrogés par le quotidien Sud Ouest ont affirmé que "les disputes étaient fréquentes au sein du couple". Selon un collègue de l'épouse, qui était professeur d'espagnol et allait être mutée à la rentrée, elle aurait récemment porté plainte pour violences contre son mari, ce qui n'a pas été confirmé.
"Il y avait eu des interventions policières dans cette famille en lien avec une séparation qui se passait mal", a indiqué à l'AFP la source proche de l'enquête, sans plus de précision.
Le mari, dont on ignorait mardi la profession, n'avait pas de casier judiciaire.
Les pompiers avaient été alertés à l'aube par une personne "qui ne pouvait pas ouvrir la porte de l'appartement" et "s'inquiétait car elle voyait du sang couler sur le rebord d'une des fenêtres de l'appartement", ont-ils précisé.
"J'ai vu des filaments de sang qui coulaient côté rue", a raconté à l'AFP une voisine évacuée à l'aube avec une vingtaine d'autres résidents de immeuble.
Selon cette femme, "une grosse dispute a éclaté à 05H00 du matin, j'ai entendu des cris d'enfant".
Une fois sur place, la vingtaine de pompiers dépêchés ont "rapidement maîtrisé" l'incendie.
"En fait d'incendie, quelqu'un aurait mis le feu à un canapé, les voisins voyant de la fumée ce matin ont alerté les pompiers. Il semblerait qu'il y avait un différend familial qui a tourné au massacre", a résumé Jean-Paul Brin, premier adjoint à la mairie de Pau.