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Le directeur général de la compagnie aérienne à bas coûts, Michael O'Leary estime que la Belgique est "un petit pays" pour la compagnie aérienne à bas coûts menacée d'une grève du personnel de cabine par les syndicats européens le 28 septembre. "Ce n'est certainement pas une bonne idée de partir en grève", affirme l'Irlandais dans un entretien publié dans La Libre Belgique ce vendredi.
"Ce ne sont que des menaces de grève, c'est différent"
Charleroi est perçue comme une petite base pour Ryanair. "Nous avons 8 avions basés à Charleroi (NdlR: 14 en saison estivale), je crois, sur 450 au total. La Belgique, c'est moins de six pour cent de notre trafic", affirme M. O'Leary "On arrive en période hivernale avec moins de vols programmés, donc ce n'est certainement pas une bonne idée de partir en grève pour notre personnel", assure-t-il convaincu qu'il n'y aura pas de grève. "Ce ne sont que des menaces de grève, c'est différent", clame le directeur général.
"C'est l'habitude provocatrice de monsieur O'Leary de parler comme ça. Il hypothèse ce que disait déjà Jules César: 'Les Belges sont les plus petits, mais ce sont les plus braves'. En plus de ça, comme il y a une association avec d'autres pays européens, c'est oublier que 5% + 5% + 10%, et le reste, ça va faire 50% de son personnel qui est contre la manière dont il gère les affaires actuellement", a répliqué Yves Lambot, secrétaire permanent CNE.
"Nous sommes ainsi prêts à envisager des contrats locaux"
"Les syndicats sont rentrés chez Ryanair et nous devons nous adapter à cette nouvelle réalité, comme nous l'avons fait il y a quelques années en apprenant à être moins agressifs avec nos passagers. Nous sommes ainsi prêts à envisager des contrats locaux pour notre personnel basé hors d'Irlande, comme le demandent les syndicats", concède toutefois le patron de la société.
Pour autant, les syndicats ne sont pas prêts à laisser tomber la grève prévue vendredi. Ils précisent même qu'il faut s'attendre à ce qu'il y en ait d'autres. "La grève du 28 septembre est plus que maintenue, d'autant que les pilotes se sont joints à nous maintenant. Les pilotes en Belgique et aussi en Italie. La grève est maintenue. Et malheureusement, il y en aura probablement d'autres", a ajouté Yves Lambot.
Pourquoi le syndicat rejette les propositions de Ryanair ?
Le syndicat CNE a étudié la contre-proposition de Ryanair. Il la juge inacceptable pour trois raisons principales qu'il a exposées par communiqué de presse ce mercredi matin.
"1. Ryanair accepte d’appliquer le droit belge qu’à partir du 1er mars 2020 et ce, sous conditions.
2. Cette proposition ne concerne que les travailleurs sous contrats Ryanair alors que 50% des travailleurs ainsi que les nouveaux engagés sont sous contrats Crewlink et se retrouvent donc exclus de cette proposition.
3. Ryanair veut que nous acceptions son business modèle, modèle d’esclavage basé sur une productivité forte et des bas salaires, tout en s’engageant à négocier les salaires et les horaires : ce qui est une contradiction totale", a énuméré le syndicat selon lequel la proposition de Ryanair vise trois choses: "diviser les travailleurs, gagner du temps et éviter la grève".