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Pour ne pas se laisser submerger par la cinquième vague et face à l'arrivée du variant Omicron dont on ignore encore la dangerosité, le gouvernement n'exclut pas d'annoncer de nouvelles mesures la semaine prochaine, dans l'espoir de casser une courbe "vertigineuse".
Pour sa première sortie après une infection au Covid et dix jours d'isolement, le Premier ministre Jean Castex a indiqué jeudi qu'un Conseil de défense sanitaire aurait lieu lundi. Il s'agira de "voir s'il y a lieu de prendre des mesures complémentaires", a-t-il déclaré.
A trois semaines de Noël, cela signifie-t-il le retour de restrictions?
La France peut-elle prendre des mesures aussi sévères que certains de ses voisins, à l'instar de l'Allemagne qui va interdire l'accès aux commerces non essentiels, restaurants, lieux de culture ou de loisirs aux non vaccinés ?
La Belgique a quant à elle annoncé vendredi que les écoles maternelles et primaires fermeraient leurs portes avec une semaine d'avance pour les congés de Noël.
"On fera, comme toujours, avec pragmatisme, proportion, et avec la même philosophie, une évaluation de la situation et des réponses à apporter", a déclaré le chef de l'Etat Emmanuel Macron vendredi depuis Dubaï.
"C'est une courbe vertigineuse et donc c'est un Conseil de défense réuni dans ce contexte", a pour sa part commenté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
- "Plan blanc" -
Cette cinquième vague se traduit par une nette dégradation des indicateurs. Vendredi, 49.858 cas ont été recensés, soit une moyenne quotidienne sur sept jours de 38.890, contre moins de 6.000 un mois auparavant.
Une hausse qui se répercute aussi sur l'hôpital. Quelque 11.103 malades du Covid sont actuellement hospitalisés en France, dont 2.058 dans les services de soins critiques, contre environ 6.600 et 1.000 un mois auparavant.
Plusieurs hôpitaux ont réactivé leur "plan blanc", comme le CHU de Lille. Ce plan permet notamment la mobilisation de ressources supplémentaires afin de maintenir une prise en charge optimale des patients. "Cette décision importante a été prise, après débats en cellule de crise, au regard de l’évolution de la situation épidémique dans la Métropole lilloise", a expliqué l'hôpital.
Selon les autorités sanitaires, le niveau d'incidence (la proportion de nouveaux cas) est désormais supérieur au pic de la 4e vague: 342 cas pour 100.000 habitants la semaine dernière.
Il est particulièrement élevé chez les enfants de 6 à 10 ans (750 pour 100.000), qui n'ont pas accès à la vaccination.
Pour le moment, le gouvernement mise sur deux armes pour se défendre face à cette aggravation de l'épidémie. "Il faut continuer de vacciner, vacciner, vacciner, de respecter les gestes barrières", a plaidé vendredi Emmanuel Macron. La campagne de rappel bat son plein et le gouvernement assure que la population éligible - les plus de 18 ans - ne manquera pas de doses.
Pour les 5-11 ans à risque de faire des formes graves, la vaccination devrait être ouverte "à compter de la mi- à fin décembre", a déclaré vendredi le ministre de la Santé, Olivier Véran.
Pour tous les autres, cela viendra "probablement au début du mois de janvier, de façon progressive et facultative".
- 12 cas d'Omicron détectés -
Mais un nouvel ennemi se profile: le variant Omicron, qui inquiète par le nombre extrêmement élevé de ses mutations.
Il est trop tôt pour le moment pour savoir s'il sera particulièrement contagieux et s'il résistera en partie aux vaccins actuels. Les autorités sanitaires de nombreux pays le surveillent comme le lait sur le feu.
En France, le nombre de cas d'infection au variant Omicron se monte désormais à douze, selon le dernier bilan actualisé vendredi soir.
Toutes les personnes testées positives à ce variant "avaient des antécédents de voyage en Afrique australe", a précisé Santé publique France vendredi.
La vague actuelle, dont le pic pourrait intervenir entre mi-décembre et fin janvier, est pour le moment uniquement due au variant Delta, hégémonique.
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