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Comment fonctionne un vaccin ?
"Le vaccin empêche de tomber malade. Le principe est de donner une forme atténuée, affaibli de l'agent pathogène ou seulement une partie de celui-ci pour éduquer l'organisme à monter une réponse immune en vue d'être protégé lors de la rencontre face à l'agent pathogène sauvage. Cet agent pathogène qui est capable d'induire la maladie."
Les vaccins contre le coronavirus font aussi fonctionner de cette façon ?
"Les laboratoires qui travaillent sur le développement d'un vaccin travaillent vraiment à éduquer au mieux le système immunitaire pour l'orienter, le forcer à développer une réponse immune qui pourra protéger de l'infection ou du développement de la maladie. Ce sont des virus, on connaît leurs cousins proches dans d'autres situations soit chez l'homme, soit en médecine vétérinaire donc a priori on sait vers quoi il faut orienter la réponse immune. Mais c'est un virus qui est apparu il y a un an maintenant donc on est quand même dans du développement. On pense que c'est la bonne orientation mais on va voir ça quand on va pouvoir l'utiliser à large échelle.
Quand on sera vacciner, sera-t-on immédiatement protégé ?
"Comme pour tout vaccin, il faut un certain délai entre le moment où on est vacciné et le moment où on développe une réponse immune qui va nous protéger. Cela va dépendre du schéma vaccinal mis en place et du vaccin en particulier. Certains pourraient être efficaces en une seule injection. La plupart, je pense, vont être efficaces après seulement deux injections du vaccin selon un protocole un schéma vaccinal bien établi. Ce n'est pas parce qu'on va recevoir une dose de vaccin qu'on va être directement protéger le lendemain. Il va falloir respecter un protocole qui va dépendre de chaque vaccin en particulier."
Un taux d'efficacité est annoncé pour chaque vaccin : 90 % pour celui de Pfizer ou de Moderna, 70 % pour celui annoncé ce lundi par AstraZeneca. Qu'entendons-nous par efficacité ?
"Il faut être très prudent par rapport à ces chiffres annoncés. Ils sont annoncés selon des protocoles expérimentaux très bien régulés. Les firmes pharmaceutiques savent exactement ce qu'elles doivent faire pour pouvoir mesurer l'efficacité à un moment donné. L'efficacité vraiment globale ne pourra être connu que lorsque ce vaccin aura été testé à large échelle et qu'on pourra voir la réduction de l'épidémie au sein des populations. Par efficacité on entend soit l'absence, la prévention de l'infection d'une personne : on empêche cette personne d'être infectée, on l'empêche d'être malade ou on l'empêche de transmettre la maladie. Ce sont des paramètres qui vont être mesurés dans ces essais cliniques en cours de réalisation par les firmes pharmaceutiques elle-même mais également par des instituts publics ou sous couverture d'instituts publics pour pouvoir avancer le plus rapidement avec le développement de ces vaccins."
Donc, 70 % d'efficacité signifie que l'on doit encore améliorer ce vaccin ou pas nécessairement ?
"Il y a beaucoup de vaccins efficaces à 70 %, c'est déjà pas mal du tout. Ce chiffre me semble sans doute plus réaliste que d'autres vaccins qui seraient efficaces à 90 %. Les chiffres annoncés dépendent de la mesure effectuée donc il va falloir attendre l'utilisation à plus large échelle de ces vaccins pour connaître réellement l'efficacité au sein de la population. Même une efficacité de 70 % est tout à fait suffisante que pour justifier le fait d'utiliser ce vaccin à l'échelle d'une population."
Quel doit être le taux de vaccination au sein de la population pour pouvoir vraiment enrayer une pandémie ?
"Cela va dépendre de la contagiosité de l'agent infectieux. Dans le cadre du coronavirus, nous sommes face à un agent modérément infectieux, modérément transmissible, c'est-à-dire qu'avec un taux de vaccination de 60 à 70 %, on peut imaginer qu'on va créer cette barrière pour protéger les plus faibles. On va atteindre ce niveau d'immunité de population qui va empêcher la transmission du virus en son sein."
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