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Dans une interview accordée à la Web TV d’extrême-droite TV Libertés, la généticienne Alexandra Henrion-Caude a déclaré ceci : "L’ARN peut devenir ADN" chez des personnes "porteuses d’un rétrovirus qui donne la reverse transcriptase. On peut aussi avoir des virus qui ne sont pas des HIV, qui sont des virus silencieux, des spumavirus, et qui peuvent vous donner la reverse transcriptase. Mais qu’est-ce que j’en sais, moi, si vous avez le spumavirus ? Je ne sais pas parce qu’il est silencieux. Il ne donne pas de symptôme". Et "l’ADN peut s’intégrer au génome humain".
Réponse : Faux
Alors oui, ces virus appelés rétrovirus, comme celui responsable de la maladie du SIDA, existent et sont présents dans notre corps sans qu’on le sache, puisqu’ils ne déclenchent pas de maladies. "Beaucoup d’entre nous sommes infectés par des virus ayant des reverse transcriptases", confirme Laurent Gillet, professeur de vaccinologie à l’Université de Liège. "Mais ce n'est pas parce qu'une rétrotranscriptase est présente que tout ARN est rétrotranscrit" et transformé en ADN, réfute-t-il.
D’autant que de l’ARN circule en permanence dans notre corps et n’est pas retranscrit en ADN par ces rétrovirus. "Certaines cellules de notre organisme expriment des ARNs viraux suite à une infection. Il n'y a selon moi pas plus de risque avec ce vaccin que lors d'infections naturelles", estime Laurent Gillet.
Et "même si cet évènement improbable survenait, l'ADN produit serait cytoplasmique, pas nucléaire. Il ne serait pas en contact avec notre génome", rassure Eric Muraille, maître de recherches au FNRS, biologiste et épidémiologiste attaché à l’Université Libre de Bruxelles.
Parce que les ARN vaccinaux ne contiennent pas tout ce qu’il faut pour créer de l’ADN
En effet, "pour aboutir à des événements d’intégration, l’ARN (viral ou celui du vaccin) doit d’abord être rétrotranscrit en ADN double brin. Or, cette transcription inverse pour être complète requiert l’existence de séquences particulières autour du morceau d’ARN, ce sont des séquences répétées spécifiques des rétrovirus. Ces motifs sont absents des ARN vaccinaux et de l’ARN de coronavirus aussi. Donc il est difficilement concevable d’aboutir à la formation d’ADN double brin au départ des ARN contenus dans les vaccins", assure Benoit Muylkens, virologue à l’Université de Namur.
Aucune crainte à avoir donc. Et même dans l’hypothèse théoriquement impossible que cela se produise, il faut signaler que l’intégration de séquences d’ADN de virus dans le génome humain n’ont à ce jour jamais porté à conséquence, comme l’explique Benoit Muylkens. "Pour rappeler que tout est possible, il est intéressant de noter qu’au cours de l’évolution, différentes infections par des virus à ARN ont abouti à l’intégration de morceau de génomes viraux dans notre ADN humain. C’est le cas du virus de la maladie de Borna. Par des mécanismes non élucidés à ce jour, et au terme d’une longue coévolution entre ce virus et la population humaine, on identifie des traces de génomes de virus à ARN dans certains génomes humains. L’évolution n’a donc pas attendu l’utilisation de vaccins à ARN pour aboutir à de rares cas d’intégration, qui n’ont pas à ce jour porté de conséquences néfastes sur l’humain."
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