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Pour que notre cerveau fonctionne, nos neurones déchargent, de façon individuelle, des décharges électriques pour communiquer entre eux. Lorsque plusieurs neurones se déchargent en même temps et de manière incontrôlée, on parle de crise d'épilepsie.
Il existe deux grands types de crises d’épilepsie. La crise partielle, aussi appelée crise focalisée, désigne le fait qu'une décharge se produit dans une partie du cerveau et s'y concentre.
Tandis qu'une crise généralisée est produite lorsqu'une activité électrique se produit quelque part avant de se diffuser dans l’ensemble du cerveau.
Parmi les crises généralisées, on en distingue plusieurs types:
- les crises convulsives: ce sont celles qui viennent à l’esprit lorsqu’on pense à l’épilepsie. La personne perd connaissance, entraînant bien souvent une chute avant de se mettre à convulser.
- les absences : ce type de crise est plus courant chez les enfants. Pas de convulsion dans ce cas mais une perte de contact avec son entourage. Regard vague, le patient n'est plus capable d'interagir pendant quelques instants. "Cela se présente notamment lorsque l’on fait face à un enfant distrait. Lorsque l’on aperçoit un enfant qui a beaucoup d’absences, on peut penser à ça", nous éclaire Professeur Ossemann.
L’épilepsie est une maladie neurologique chronique qui se définit par la survenue répétée de crises d’épilepsie. En Belgique, elle touche entre 60 à 70.000 personnes.
Pour bien faire, il faudrait parler d'épilepsies au pluriel, nous apprend Professeur Michel Osseman, Chef de Clinique, service de neurologie, CHU Mont-Godinne chez Université catholique de Louvain. Car "elles peuvent arriver sous des formes différentes, à des âges différents et pour des causes différentes".
Il est important de précise qu'avoir une unique crise ne signifie pas que l'on est épileptique. On le devient uniquement si les crises se répètent.
Quels sont les facteurs et les causes?
L'épilepsie peut être due à une lésion cérébrale (malformation congénitale, traumatisme crânien, AVC, malformations cérébrale etc). Elle peut également être liées à une prédisposition génétique. Chez de nombreux patients, la cause reste inconnue.
Les crise peuvent survenir à tout âge, comme nous l'explique Professeur Ossemann.
- Premier pic (à la petite enfance): Lorsque des complications surviennent à la naissance, cela peut engendrer des risques de lésions et maladies cérébrales. Et là un risque de crise d'épilepsie peut alors exister.
- Entre 5 et 10 ans: On parle d'épilepsie liée à la maturation cérébrale. Cette dernière est amenée à disparaître à l’adolescence
- Deuxième pic (à partir de 60 ans): la fréquence réaugmente, ,notamment avec le risque de lésions cérébrales qui peuvent irriter le cortex
Quel traitement?
Tous les patients ayant subi une crise d'épilepsie ne sont pas soumis à un traitement. Parfois, traiter la cause de la maladie ayant entraîner une crise d'épilepsie peut suffire. Par exemple, si on identifie qu'une crise est provoquée par une hypoglycémie, le médecin ne prescrit pas de médicament contre l'épilepsie. Il suffit de soigner le diabète pour ainsi éviter les crises.
Un traitement médicamenteux est donné lorsque le praticien identifie un risque de récidive. "Le choix des médicaments repose avant tout sur l'analyse du syndrome, c’est à dire le contexte d'une maladie dans lequel la crise est survenue. Est-ce une crise isolée car il y a des facteurs facilitants qui ne se reproduiront peut-être pas? Ou est-ce une crise qui survient parce qu’il y a un background de susceptibilité à l’épilepsie? Selon les cas, on verra s’il faut traiter", nous indique Professeur Michel Baulac, Département de Neurologie à l'Institut du Cerveau Pitié Salpétrière à Paris, Sorbonne Université.
Une crise d'épilepsie peut-elle être mortelle?
Les décès liés à des crises d’épilepsie sont le plus souvent accidentels. Le patient se blesse au cours d'une crise convulsive, a un accident alors qu'il est sur la route, se noie, etc. "Au delà de ça, risque des sudettes. Ce sont des gens qui décèdent malheureusement la nuit au cours ou au décours d’une crise d’épilepsie. Elle répond à plusieurs mécanismes: respiration coupée, arrêt cardio respiratoire", nous explique Professeur Michel Baulac.
Comme nous l'explique le professeur parisien, les médecins ont connu un longue époque de dédramatisation quant à l'épilepsie. "Pendant longtemps, quand on parlait de crise d’épilepsie, les parents avaient peur que leur enfant meure", nous explique Pr. Baulac. Les praticiens ont donc été amené à rassurer les familles. "Puis ce langage a minimisé le fait que de temps en temps, il y avait des catastrophes. Maintenant, on a un langage mixte", nous souligne-t-il.
Une récente revue suédoise a identifié les facteurs qui augmentent le risque d'être victime d'une mort subite au cours d'une crise d'épilepsie. Parmi les principaux facteurs, le fait de se trouver seul au moment où survient la crise. Comme nous l'explique Pr. Michel Baulac, il est important de stimuler une personne victime d'une crise d'épilepsie. "C'est essentiel pour faire redémarrer la conscience", insiste-t-il.
Que faire face à une personne qui fait une crise?
Sur son site internet, la Ligue francophone contre l'épilepsie rappelle les bons gestes.
1. Une crise sans convulsions :
Lors d’une crise sans convulsions, le risque d’accident, de blessure ou de complication respiratoire est faible. Certaines crises passent même inaperçues.
Pendant la crise : être là, veiller à la sécurité, rassurer. Laisser la crise se dérouler sans essayer de restreindre les mouvements. On veillera à éloigner la personne de toute situation dangereuse, par exemple les escaliers ou en rue.
Après la crise : rester attentif, rassurer. La personne peut, néanmoins, mettre du temps à récupérer. On veillera à être présent, attentif et à le rassurer, calmement, jusqu’à ce qu’il retrouve son état habituel.
2. Une crise avec convulsions :
Lors d’une crise avec convulsions, le risque de chute ou d’accident est plus important.
Pendant la crise : calmer la personne, la protéger (placer un coussin sous la tête, si elle en a, enlever ses lunettes, desserrer ses vêtements, éloigner d'elle les objets dangereux)
Après la crise : protéger, rassurer
En cas de crise, soyez attentif :
Ne pas asseoir ou déplacer la personne, sauf si elle est dans un endroit dangereux pour elle, ne pas essayer d’entraver ses mouvements, ne rien mettre en bouche (il est impossible d’avaler sa langue !), ne rien donner à boire. Noter l’heure de début de la crise et surveiller sa durée.
Si la crise dure plus de 5 minutes ou si la victime présente des signes inquiétants, contacter le 112.