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Il y a deux mois, nous étions à San Francisco pour assister au lancement de la Beam de Sonos. Il s'agit d'une barre de son (moins imposante et chère que la Playbar) qui a la particularité, comme toutes les nouvelles enceintes du pionnier, d'être compatible avec Alexa, l'assistant vocal d'Amazon qui vient de commencer à comprendre et parler le français.
Elle s'intègre évidemment parfaitement à votre installation Sonos préexistante si vous avez la chance de posséder déjà l'une ou l'autre enceinte de la marque américaine.
Nous avons eu l'occasion de la tester en Belgique, durant deux semaines, pour voir si les promesses étaient tenues.
Pratiquement aussi large qu'une télévision 42 pouces
HDMI (presque) uniquement
A 449€, la Beam semble un peu chiche en connectivité. Une entrée Ethernet, un port HDMI et c'est tout.
L'explication est simple: Sonos est comme Apple et pense d'abord à l'expérience utilisateur. Il ne sort un produit qu'après s'être assuré que son installation était évidente pour tout le monde, que l'appareil pouvait se brancher et fonctionner. Il simplifie donc la connectivité et vu qu'il s'agit d'une barre de son, il faut utiliser le câble HDMI (fourni) pour la relier à la télévision et en diffuser le son.
Il faudra veiller à utiliser le port HDMI "ARC": la plupart des téléviseurs de ces 10 dernières années ont en un. Cette fonction permet à un appareil comme la Beam de commander la télévision, notamment pour l'éteindre ou l'allumer. Elle permet aussi à la TV de comprendre (en théorie) que le son doit sortir sur l'enceinte et pas sur la TV, alors que la source du contenu vidéo est – dans notre cas – un stick HDMI Amazon FireTV relié sur un port normal.
L'application Sonos, indispensable pour installer la Beam (en Wi-Fi par défaut, mais vous pouvez utiliser un câble), vous guidera pas à pas. Très bien foutue, elle détecte la marque de la télé et s'il n'y a pas de port HDMI ARC, il faudra utiliser l'adaptateur 'optical in' fourni. Dès lors, comme sur la plupart des barres de son, la Beam se contentera de diffuser simplement le son de la TV vers la barre…
Sur le haut, on retrouve les mêmes touches tactiles que sur la One
Bien plus qu'une barre de son
Notez cependant un élément important: la Beam ne se contente pas d'être une barre de son. Elle est avant tout, à nos yeux, une enceinte Sonos, avec tout ce que ça implique. A savoir, la fameuse application Sonos, la plus exhaustive et facile à utiliser, regroupant toutes vos sources musicales (radio internet, streaming comme Spotify, contenu local du smartphone, contenu sur NAS, etc).
De plus, il y a la qualité sonore qui est toujours au rendez-vous. Malgré sa propension à être une barre de son, la Beam va automatiquement (mais on ne sait pas trop comment, c'est un peu un secret) adapter ses réglages lorsque vous lui demanderez de simplement diffuser votre artiste ou radio préférée. On n'atteint pas la qualité d'une Play:5, forcément, car cette dernière est taillée pour la musique. Mais le rapport encombrement/qualité est excellent, surtout au niveau des radiateurs de graves passifs qui font des miracles.
Vous l'avez compris: la manière la plus intelligente d'envisager l'investissement de 449€ que réclame la Beam (un prix qui ne baissera sans doute jamais), c'est de la placer dans votre salon pour en faire non seulement un amplificateur du son souvent médiocre qui sort de la TV, mais surtout une enceinte musicale connectée très performante.
Le concentré de technologie audio est caché derrière un tissu acoustique
Deux petits problèmes…
Seule ombre au tableau: on s'attendait à mieux au niveau des dialogues.Ceux-ci sont fondus dans la scène sonore et la Beam ne parvient à les faire ressortir suffisamment à nos yeux. Résultat: il faut sans cesse mettre plus fort ou moins fort si on ne veut pas faire trop de bruit mais comprendre les dialogues, élément central, pourtant, dans le rôle d'une barre de son. On a essayé des contenus similaires sur une barre de son de qualité signée Sony, et elle se débrouille mieux pour faire ressortir les dialogues.
A noter également, mais ça dépendra de votre télévision et de votre source de contenu vidéo, il peut y avoir des problèmes de décodage de format sonore et en utilisant Netflix, des coupures peuvent survenir. Nous l'avons constaté sans pouvoir y remédier autrement qu'en utilisant l'adaptateur optical in / HDMI fourni. Dès lors, on perd le contrôle sur la télévision (voir plus bas).
Le contrôle vocal: une vraie alternative à la télécommande ?
Venons-en à un sujet plus délicat pour Sonos: la compatibilité avec les assistants intelligents. Vous n'êtes pas sans savoir que Amazon (avec Alexa), Google (avec Google Assistant) et Apple (avec Siri sur le HomePod) se font actuellement la guerre pour faire d'une enceinte un assistant vocal capable de dialoguer, de répondre à des questions, de faire des recherches, de vous aider dans certaines tâches et surtout de contrôler votre maison connectée.
Dans 5 ans, cette technologie sera utilisée par tout le monde, c'est une certitude. Dès lors, Sonos, qui n'est qu'un simple (mais très bon) fabricant d'enceinte réseau multiroom, a décidé de prendre le taureau par les cornes et de s'allier avec Amazon (c'est le cas depuis quelques mois) et Google (ce sera avant la fin de l'année 2018) pour être compatible avec leur assistant vocal respectif. Apple, comme à son habitude, préfère un écosystème fermé et réservé à ses appareils.
Sur la Beam, Sonos est très ambitieux. Avant de la sortir, il s'est assuré qu'Alexa pourrait contrôler (en partie) la télévision. Pour ce faire, il a opté, on l'a dit, pour les technologies HDMI ARC (Audio Return Channel) et CEC (rebaptisée par les marques, il s'agit de EasyLink chez Philips, par exemple). Couplés, ces protocoles permettent à différents appareils HDMI reliés à une TV de communiquer entre eux.
Alexa détecte la Beam (l'icône d'enceinte) et la télévision qui y est liée
Dès lors, et vu que depuis quelques semaines, Alexa est disponible en français, on peut effectivement dire "Alexa, allume la TV", et la Beam s'en charge. Elle va également régler le son, mais là ce n'est pas très pratique car pour l'instant, on passe de "pas assez fort" à "trop fort". Nous avons essayé ces options avec une télévision âgée d'environ 10 ans (équipée d'un port HDMI ARC), et ça fonctionne.
Théoriquement, et si vous êtes à l'aise avec l'application Alexa, vous pouvez configurer votre FireTV Stick (un appareil Amazon en HDMI compatible Alexa qui offre plein d'applications à votre TV, dont Netflix), pour qu'il reçoive les instructions vocales via la Beam. Vous pourriez donc lui dire "Joue Walking Dead sur Netflix". Hélas, pour l'instant, cette fonction semble limitée à la langue anglaise, même si on a réussi à lier dans l'application Alexa notre FireTV et la Beam. Rappelons qu'officiellement, sur le site belge de Sonos, Alexa sera "bientôt disponible"…
Soyons donc honnêtes: si on trouve ça marrant d'allumer la TV avec la voix, ça reste nettement plus complet, rapide et simple d'utiliser une télécommande. Si Alexa en français permet plus à l'avenir, on changera peut-être d'avis. Nous ne sommes en effet qu'au début de l'ère de l'assistant vocal…
Une connectique limitée pour assurer la simplicité: Ethernet et HDMI (à droite)