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Hausse du salaire minimum, chômage en cas de démission... Que penser de la note de l'informateur Paul Magnette?

Les contours du programme proposé par Paul Magnette se dessinent plus précisément. Jusqu'à présent, l'informateur n'avait fait que lister ses priorités. Mais depuis mardi, son document de travail de 60 pages fuit dans la presse. L'informateur a établi une note articulée autour de huit chapitres: pacte national pour le plein emploi, soutien à l'esprit d'entreprise et à la productivité, transition durable, cohésion sociale, soutien aux politiques de santé et en faveur des personnes handicapées, sécurité (y compris la justice et la lutte contre le terrorisme), asile et migration et modernisation de l'Etat.

Cette note, qui n'a pas été présentée officiellement par l'informateur lui-même, propose d'augmenter le salaire minimum de 9 à 14 euros. On permettrait également aux travailleurs de démissionner tout en ayant la possibilité de bénéficier du chômage. Qu'en pensent les différents partis? Sur le plateau de 'C'est pas tous les jours dimanche', des représentants expriment leur point de vue. Pour certains, cette note est qualifiée "d'imbuvable".

Je crois que Monsieur Magnette a oublié d'être réaliste.

"La note est imbuvable et en plus, il n'apporte pas de chiffres. Le grand problème de la Belgique est que l'on a un déficit budgétaire de 12 milliards. Quand on voit la note Magnette, il y a des augmentations dans les dépenses de 5 milliards, des diminutions des taxes de l'ordre de 5 milliards et chez Ecolo, ils ont une exigence énorme sur le climat. Quelle est l'intention de Monsieur Magnette? Veut-il arriver à l'équilibre? Tout le monde est pour l'augmentation des pensions mais ça coûte 3 milliards. J'ai toujours averti le gouvernement Michel et dit que le budget 2019 avait un déficit structurel. Toute solution pour le gouvernement doit passer par un plan crédible pour le budget", a indiqué Eric Van Rompuy, président des aînés du CD&V.

Un sentiment partagé par Christian Leysen, député fédéral Open Vld, qui parle d'une note "faite pour Robert Verteneuil". "Dans ce pays, il y a une famille socialiste et à 5.000 voix près, il y a la famille libérale. Puis, il y a la N-VA qui, en dehors de son thème nationaliste, est aussi libérale. Je crois que Monsieur Magnette a oublié d'être réaliste. Il aime les belles paroles. C'est presqu'une note faite pour M. Verteneuil, le patron de la FGTB, qui trouvait cela raisonnable. On a créé 300.000 emplois et il faut continuer dans cette voie là", insiste Christian Leysen.

Sa mission: rédiger un accord de gouvernement

De son côté, Karl-Heinz Lambertz, président du parlement de la communauté germanophone et du Comité européen des régions de l'Union européenne, estime que cette note établie par Paul Magnette est tout à fait sensée. Il salue notamment la volonté de fixer le salaire minimum à 14 euros de l'heure à l'horizon 2024. "Je trouve que dans cette note, beaucoup de logiques sont raisonnables. A tous ceux qui disent que 14 euros c'est trop, je les invite à vivre avec un salaire qui correspond à ça. Il faut trouver un consensus", assure Karl-Heinz Lambertz. 

Enfin, pour Jean-Luc Crucke, il est important de tenir compte que cette note n'est pas achevée. Pour rappel, la mission de Paul Magnette a été prolongée le 9 décembre. il reste donc 8 jours de travail à l'informateur Paul Magnette pour tenter de trouver une majorité au fédéral, après l'échec des négociations entre PS et N-VA. Sa mission consiste à informer le Roi de la possibilité ou non d'une coalition arc-en-ciel, et non pas de rédiger un accord de gouvernement comme le ferait un formateur. 

"En terme de méthodologie, ce que Paul Magnette a fait est intelligent. Je ne dirai pas que c'est imbuvable mais incomplet. Il y a le volet budgétaire qui doit venir et j'ai la modestie de penser qu'on y travaille mais ce sont les négociateurs qui en parleront bien mieux et dans toute la confidentialité voulue. Depuis que cette note a fuité, la confidentialité est respectée. Ce que ce pays a besoin,  c'est de la modernité et des réformes sociales et économiques. Paul Magnette n'est ni le formateur, ni préformateur", indique le ministre wallon du Budget et des Finances, des Infrastructures Sportives et des Aéroports - MR.

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