Plusieurs témoins présents à l'aéroport de Charleroi ce dimanche après-midi ont appuyé sur notre bouton orange Alertez-nous pour signaler une grève. "Grève du personnel de sécurité depuis environ 14h30. Ils ont empêché les passagers d’entrer. Depuis quelques minutes nous voyons enfin des passagers passer le contrôle de sécurité", nous a par exemple écrit Michel à 15h40.
Nos témoins nous ont envoyé des images de la situation:
L'une de nos équipes s'est rendue sur place et a constaté que le hall des départs était complètement rempli vers 16h.
L'avion n'était même pas parti qu'ils nous disaient déjà qu'on ne pouvait plus passer
Parmi les passagers qui devaient partir, c'est la déception. Nous avons interrogé Joséphine. La jeune femme devait partir à Timisoara, en Roumanie, dans le cadre de ses études de vétérinaire. "Franchement, à même pas 10 minutes près... à 14H on était là et l'avion n'était même pas parti qu'ils nous disaient déjà qu'on ne pouvait plus passer. Franchement c'est désolant. On a dû prendre un billet de Paris à Timisoara mardi. Sachant que je commençais les cours demain, lundi. Donc je rate ma pré-rentrée lundi et je rate tous mes travaux pratiques (TP) de mardi car le vol est à 20H. Je rate des TP importants. Il faut les rattraper, etc. Dès le début de l'année ça commence mal", nous a-t-elle confié.
La grève d'une heure est spontanée. À l'origine: un désaccord entre la branche sécurité de l'aéroport et le personnel. À la reprise, les files sont longues pour passer l'étape de la sûreté et la pagaille règne. Les vols sont presque tous à l'heure, mais ce sont les passagers qui sont freinés sur leur chemin jusqu'à leur appareil. Tous les passagers n'ont pas pu rattraper le temps perdu.
Crainte des agents de sécurité face à des changements
Dans un communiqué dimanche soir, l'aéroport fait savoir que ce mouvement de grogne trouve son origine dans la décision de BSCA Security d'attribuer le futur marché public portant sur les contrôles de sureté à deux opérateurs (2 lots), au lieu d'un seul. Le personnel de sécurité s'inquiète de la reprise des agents actuels par les deux opérateurs à venir, ainsi que d'éventuelles différences de formation et de rémunération.
Dans son communiqué, la direction se dite prête à encadrer cette problématique au mieux dans les clauses du cahier des charges régissant le marché. Elle rappelle que les salaires sont par ailleurs régis par la commission paritaire 317. "L'aéroport déplore ce mouvement de mécontentement sauvage qui prend les passagers en otage alors même que des discussions se sont encore tenues ce jeudi 30 septembre durant lesquelles la direction de BSCA Security a directement confirmé sa volonté d'encadrer au mieux le marché public pour répondre aux attentes du personnel de son sous-traitant Security Master", ajoute le communiqué.