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L’administration leur demande de signaler les comportements suspects. Mais en matière de radicalisme, les gardiens repèrent-ils facilement l’influence que peuvent avoir certains détenus sur d’autres prisonniers ? "Des doutes, oui. Des certitudes, non, confie Dominique Schurgers, délégué syndical CGSP de la prison de Marche-en-Famenne, au micro de Sébastien Prophète, Ghislain Federspiel et Benjamin Van Keslt. C’est très compliqué. Malheureusement, les détenus en question prennent contact principalement en mouvements préau donc là où il n’y a pas d’agents présents."
"Nous ne sommes pas interprètes"
Malgré les regroupements de détenus, il n’est pas évident d’évoluer la situation à distance. A l’intérieur des établissements, dans les ailes ou en activités, pour les agents, l’exercice de repérage reste compliqué. "Aller près d’eux quand on est en activité, c’est encore possible, mais automatiquement, ils vont arrêter et s’écarter du détenu "visé". La seule chose que l’on peut faire, c’est de l’observation", assure Marc Peeters, délégué syndical CSC de la prison d’Andenne.
"On les voit mais on ne sait pas ce qu’ils disent. Ou ils parlent dans une langue étrangère… Nous ne sommes pas interprètes donc tout et n’importe quoi se raconte. Nous sommes impuissants face à ce style de comportement", explique Dominique Schurgers, délégué syndical CGSP de la prison de Marche-en-Famenne.
Du personnel et des formations
A ces difficultés s’en ajoute une autre, expliquent les syndicats, le manque de personnel. Ils réclament une nouvelle fois un renfort d’effectif. "Ça pourrait aider. En plus des moyens humains, il faut aussi des moyens en formation, nuance Didier Breulheid, délégué permanent CSC "Prisons". La formation donnée aujourd’hui n’est pas suffisante, elle est vraiment très légère, et tout le personnel n’est pas formé." Des formations autour du radicalisme sont en cours, répond l’administration pénitentiaire. Mais elle concerne en priorité les agents de prison aux ailes spécialisées.