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Une maman dont la fille s'est suicidée à Durbuy s'est rendue dans un collège de Fosses-la-Ville afin de sensibiliser les enfants et adolescents aux effets dévastateurs du harcèlement à l'école et sur les réseaux sociaux.
"Elle est rentrée un jour avec le grand sourire comme d’habitude et, une heure après, on l’a retrouvée pendue dans sa chambre", témoigne Éva devant un parterre de collégiens. Victime du harcèlement de ses camarades de classe, Laura, la fille cadette d’Éva, s’est suicidée il y a presqu’un an.
Les boucs émissaires existent depuis que l’école a été créée. En revanche, les enseignants manquent aujourd’hui de moyens pour affronter la violence sournoise qui s’exerce sur les réseaux sociaux. "On arrive à sensibiliser, on arrive à expliquer les élèves les soucis mais par contre on n’a pas de prise directement sur internet et, clairement au niveau des moyens, je pense que l’école manque de personnel encadrant, de personnel éducateur et autre pour pouvoir intervenir rapidement", explique Sarah Barthélémy, directrice du collège Saint-André.
"30% des élèves liés au harcèlement"
"Je crois que dans ma classe, c’est plus le harcèlement physique", raconte un élève. "Il y a en tout cas entre 8 et 15% des élèves qui ont déjà vécu le harcèlement et on peut dire que 30% des élèves sont liés de près ou de loin au harcèlement, ça c’est certain", déclare Christophe Istasse, directeur d'une ASBL de lutte contre le harcèlement scolaire.
Éva n’a rien vu venir. Elle n’a pas perçu la détresse de sa fille. C’est pourquoi elle encourage aujourd’hui les jeunes à sortir de leur mutisme. "Il y a beaucoup d’enfants qui viennent témoigner, qui ont été mal, ou qui sont mal, et qui ont dit ‘grâce à vous, j’ai pu en parler’", raconte-t-elle. Cette maman surmonte son chagrin pour transmettre son message dans les écoles, et qui sait, peut-être, sauver des vies.