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La crise du coronavirus a entraîné des changements de comportement chez les Belges. Samuel Desguin, chercheur en économie à l'université Saint-Louis à Bruxelles, s'est penché sur le télétravail.
Le chercheur a noté qu'il y avait eu cinq fois plus de personnes en télétravail pendant le confinement. Ces personnes semblent vouloir poursuivre cette expérience après la crise. "On ne peut pas généraliser, mais en tout cas ceux qui bénéficient d'autonomie ont du matériel et un encadrement et sont contents de poursuivre. Mais ceux qui faisaient du télétravail parce qu'ils étaient obligés, par exemple parce qu'ils avaient un enfant à la maison ou parce que l'entreprise ne respectait pas toutes les normes, ceux-là ont été plus contraints et n'ont pas forcement envie de poursuivre l'expérience", a expliqué Samuel Desguin.
Le télétravail est plus facile dans certains secteurs comme par exemple le service bancaire et financier. Les employés apprécient également une série d'avantages liés au télétravail comme "la réduction des déplacements, la flexibilité dans les horaires et ils ressentent aussi plus de confiance de la part de leur employeur. Par contre il y a aussi une série d'inconvénients comme l'éloignement de l'équipe de travail qui a pris quand même beaucoup d'importance pendant le confinement", a précisé le chercheur.
"Ce qui était un combat avant est devenu une norme"
"Le télétravail ne va pas devenir l'unique façon de travailler. On va garder la présence, car c'est nécessaire, mais on va sûrement avoir une coexistence des deux façons de travailler", a ajouté l'homme.
Beaucoup d'entreprises ne pratiquaient pas du tout le télétravail. Il s'agit donc d'une découverte. "Ce qui était un combat avant est devenu une norme. Mais beaucoup d'entreprises n'étaient pas du tout prêtes notamment en termes d'encadrement", a dit Samuel Desguin.
"On n'a pas de traitement des horaires qui dit qu'à partir de telle heure on ne peut plus appeler l'employé(e). Tout cela s'estompe avec le télétravail. Certains sont du coup victimes de beaucoup de pression, beaucoup de présence de la part de l'employeur qui les surveille via ces canaux sans que les protections traditionnelles des travailleurs, les syndicats, soient présents. Les syndicats sont globalement absents dans le télétravail, ce qui peut poser problème dans certaines entreprises", a détaillé le chercheur.