Partager:
Un homme qui bat sa femme. Telle est l'illustration utilisée par la marque Bicky Burger pour promouvoir ses produits. Vous êtes nombreux à nous avoir envoyé des messages via notre bouton orange Alertez-nous au sujet de cette nouvelle campagne publicitaire parue ce 8 octobre. "Avez-vous cette nouvelle pub? C'est honteux!", nous écrit Andrea. "Apologie de la violence contre les femmes", lâche Kyle.
Sur sa dernière publicité postée sur les réseaux sociaux, Bicky Burger met en scène un homme en train d'affliger un violent coup de poing à une femme après que celle-ci lui a donné "un faux bicky". "Sérieux, un faux bicky", s'offusque-t-il. Sur l'illustration, la femme manque de tomber sous ce violent coup.
De nombreuses réactions
Cette choquante publicité a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. La nouvelle ministre wallonne des droits des femmes, Bénédicte Linard, s'est offusquée sur son compte Twitter. "En Belgique en 2017, 38 femmes ont été tuées parce qu'elles étaient des femmes. En 2016, on a enregistré 18 000 plaintes pour violences conjugales en Fédération Wallonie-Bruxelles. C'est un sujet grave qu'il est totalement irresponsable de banaliser", a-t-elle indiqué.
Nous avons contacté Izico, la marque propriétaire de Bicky. Izico n'était pas en mesure de commenter la publicité et nous renvoie vers les Pays-Bas, où toute la communication est gérée. De son côté, le responsable du département marketing, nous indique: "Nous ne voulons pas stimuler la violence contre les femmes, n'importe quelle violence. Ce n’était pas l’objectif de notre post sur Facebook".
La publication a finalement été retirée de la page facebook de la firme ce mardi soir.
Sur son site internet, la marque précise que le Bicky Burger a été inventé en 1981.
La secrétaire d'Etat bruxelloise en charge de l'Egalité des chances, Nawal Ben Hamou (PS), a annoncé mardi soir son intention de déposer plainte auprès du Jury d'éthique publicitaire. "La marque incite clairement à des comportements répréhensibles qui mettent l'intégrité physique des femmes en danger", déplore-t-elle. "Bicky Burger se permet de lancer une campagne publicitaire nauséabonde et totalement irresponsable (...) Cela montre à quel point nous devons encore intensifier la lutte contre les violences faites aux femmes et contre le cyber sexisme", a encore déclaré la secrétaire d'Etat bruxelloise.
La députée fédérale Ecolo Sarah Schlitz a quant à elle annoncé son souhait d'interroger la ministre de l'Egalité des chances, Nathalie Muylle (CD&V) "sur les moyens d'action pour lutter contre ce type de publicité sexiste racoleuse", a-t-elle communiqué dans un message posté sur Twitter. Elle exige le retrait de l'image polémique, une demande relayée aussi par Barbara Trachte (Ecolo) en tant que ministre-présidente de la Commission communautaire française (COCOF) en charge des Droits des femmes. Bénédicte Linard, ministre écologiste chargée des Droits des femmes à la Fédération Wallonie-Bruxelles, a encore pointé que les violences faites aux femmes est un "sujet grave qu'il est totalement irresponsable de banaliser".
La députée bruxelloise Céline Fremault, cheffe de file humaniste, a également exigé "le retrait immédiat" de la publicité ainsi que des excuses de la marque. La réclame décriée n'était plus visible sur la page Facebook de la marque Bicky Burger mardi en soirée. Le politologue Paul Magnette, unique candidat à la présidence du PS, a conclu une journée de commentaires outragés sur la toile, en déclarant sur Twitter: "Et bien moi je ne mangerai plus jamais de Bicky Burger (et ça ne me manquera pas)".