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En Belgique, la loi sur l'euthanasie est entrée en vigueur en 2002. La loi belge énonce des conditions très strictes: le mineur doit se "trouver dans une situation médicale sans issue entraînant le décès à brève échéance", être confronté à une "souffrance physique constante et insupportable qui ne peut être apaisée et qui résulte d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable".
"Cette loi a changé ma vie. J'ai eu la possibilité de pouvoir respecter les souhaits de mes patients de manière légale, de mettre un terme à leurs souffrances quand eux le souhaitaient. Ce que je n'ai pas pu faire pendant 20 ans", nous explique Nicole Barthelemy, médecin coordinateur - soins palliatifs, oncologie et radiothérapie au CHU de Liège.
Le cadre légal est désormais clair pour travailler. On parle de maladies incurables, potentiellement mortelles et conduisant à une souffrance intolérable. La demande doit venir de la part du patient et être formulée plusieurs fois par écrit car l'objectif est de mesurer le mieux possible la volonté de mourir. Ici, 9 fois sur 10, après la première demande, l'euthanasie n'est pas pratiquée.
"L'euthanasie ne convient pas à tous les patients mais c'est le mot qu'ils utilisent pour pouvoir dire 'Attention vous allez trop loin pour moi", éclaire Nathalie Breesh, infirmière spécialisée en soins palliatifs au CHU de Liège.
Aujourd'hui, en médecine, on peut aller très loin dans les soins.
"Trop loin" dans la volonté de soigner malgré la douleur. Dans 67% des cas, c'est à cause d'un cancer que le patient veut partir. 54% des personnes qui formulent cette demande ont plus de 70 ans.
Selon Nicole Barthelemy, cette loi présente cependant un défaut. Elle ne serait pas encore suffisamment comprise et le patient a parfois du mal à en parler. "Aujourd'hui, en médecine, on peut aller très loin dans les soins. Je pense que c'est important de respecter réellement la volonté de celui qui souffre et pas de ceux qui l'entourent", assure la praticienne.
15.000 euthanasies ont été pratiquées depuis l'entrée de la loi. 42% ont été réalisées en domicile, 42 % également à l'hôpital et le reste s'est fait en maison de repos. La Flandre en pratique bien plus que la partie francophone du pays.