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"Fais pas ta Raymonde": la syndicaliste moquée sur internet, son licenciement réclamé

Raymonde Le Lepvrier, la secrétaire régionale du SETCa Namur ayant forcé la gérante d'un magasin de vêtements à fermer ses portes pour respecter la grève est, depuis, moquée sur les réseaux sociaux. De nombreuses personnes réclament désormais son licenciement. Face à cette polémique, le SETca a tenu à réagir en déplorant cette situation qui "ne reflète pas le succès de la grève et qui en dénature le message principal".

Ce mardi matin, ils étaient plusieurs milliers à avoir signé la pétition réclamant le licenciement de Raymonde Le Lepvrier, la syndicaliste apparue dans une vidéo diffusée dans notre RTLinfo 19 heures et ayant suscité l'indignation. Hier, jour de grève, la secrétaire régionale du SETCa Namur était entrée dans un magasin de vêtements et avait forcé sa fermeture en lançant, au passage des vêtements à travers la boutique. Interrogée par notre rédaction, la syndicaliste a assumé son acte, en parlant de "devoir moral".

Vivement moquée sur internet

Depuis, plusieurs groupes sont nés sur Facebook. L'un d'eux réclame le licenciement de la syndicaliste. D'autres, se moquent ouvertement de la secrétaire régionale en détournant des photos d'elle ou en réclamant qu'elle soit interdite de faire les soldes dans les magasins de vêtements. L'expression "Fais pas ta Raymonde", comprenez "Ne fais pas scandale", a également fait son apparition sur les réseaux sociaux.

La gérante a porté plainte

La gérante du magasin, contrainte de fermer les portes de sa boutique, a décidé de porter plainte auprès de la police. Elle estime que les grévistes ont le droit de faire grève mais qu'elle a aussi le droit de travailler si elle le souhaite.

De son côté, Comeos, la fédération du commerce et des services, réclame également son licenciement, car elle juge inacceptable le comportement de cette syndicaliste. Le patron de Comeos, Dominique Michel, est favorable au droit de grève, mais il estime qu'il "ne peut en aucun cas justifier de telles menaces, pressions et intimidations (verbales ou physiques)". Comeos a donc envoyé une lettre au syndicat demandant le licenciement immédiat de Raymonde Le Lepvrier.

"Un cas tout à fait isolé" répond le SETca 

Face à cette polémique, le SETca a tenu à réagir ce mardi après-midi. Dans un communiqué, le syndicat ne s'exprime pas sur ce licenciement mais affirme regretter "cette situation, qui malheureusement ne reflète pas le succès de la grève et qui en dénature le message principal." Le SETca assure qu'il s'agit d'un cas isolé, contraire aux pratiques habituelles de dialogue et d'information privilégiées pour les actions syndicales. "Nous déplorons que toute l’attention du public et des médias soit à présent détournée vers un événement isolé et monté en épingle et non vers le véritable message des nombreux travailleurs grévistes de ce pays", peut-on encore lire. Enfin, le syndicat rappelle que de nombreux militants et de travailleurs ont été victimes d'agressions physiques et verbales.

Dans le Tweet ci-dessous, un utilisateur dit que Raymonde, n'a bizarrement pas exigé la fermeture des bistrots

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