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L'actuelle ministre du Budget et de la Fonction publique, Sophie Wilmès (MR), sera proposée au Roi comme Première ministre en affaires courantes en remplacement de l'actuel chef de gouvernement fédéral, Charles Michel, qui deviendra en décembre président du Conseil européen, a annoncé samedi soir le cabinet de ce dernier à l'agence Belga.
C'est l'une des décisions prises samedi par un comité ministériel restreint ("kern") rassemblant les principaux ministres du gouvernement fédéral. C'est David Clarinval, le chef de groupe MR à la Chambre, reprendra les compétences de Sophie Wilmès comme ministre du Budget, de la Fonction publique et de la Politique scientifique, a-t-on appris samedi.
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"C'était le nom de Sophie Wilmès qui s'imposait le plus"
Cette nomination était attendue, explique Pascal Delwit, politologue à l'ULB, au micro de Guillaume Fraikin pour le RTL INFO 22H sur Bel RTL: "Dès lors que Charles Michel partait à la présidence du Conseil de l'Europe, que Didier Reynders partait à la Commission européenne, et qu'il y avait de bonnes chances que le MR ait encore le poste de Premier ministre, les alternatives n'étaient pas nombreuses pour le MR et c'était le nom de Sophie Wilmès qui s'imposait le plus". Il y aurait pu y avoir une discussion entre les trois partenaires qui restaient dans le gouvernement en affaires courantes. "Mais il paraissait tout de même compliqué, dans ce gouvernement en affaires courantes, d'ajouter une forme d'incertitude à l'incertitude actuelle et donc de changer de parti de premier ministre".
Pourquoi ce choix? Trois éléments jouent
Pourquoi ce choix? Plusieurs éléments jouent, selon Pascal Delwit: "Le premier, c'est qu'il y a une portée symbolique au choix, c'est la première fois qu'en Belgique, le Premier ministre sera une femme. Même si c'est dans un gouvernement en affaires courantes et même si c'est une période intérimaire, il y a tout de même une portée très importante et très symbolique à considérer que désormais on peut être Premier ministre en Belgique tout en étant une femme". Le politologue pointe également qu'il s'agit d'une "femme de dossiers": "Elle gère un ministère qui n'est pas le plus sexy d'habitude, le ministère du Budget. C'est une femme qui a une bonne connaissance de ses dossiers et qui a une bonne connaissance du personnel politique qui reste encore au gouvernement fédéral. Donc ça permet aussi d'assurer une transition relativement aisément". Enfin, il s'agit selon Pascal Delwit d'une femme "pondérée": "On n'est pas dans un personnage politique très crispant ou très clivant, qui aurait pu éventuellement poser problème, tantôt au CD&V, tantôt à l'Open VLD".
Alexander De Croo, le premier à la féliciter
Alexander De Croo était le premier à féliciter Sophie Wilmès sur Twitter: "La première femme Première ministre de notre pays, même en affaires courantes. Il s'agit maintenant de garantir la continuité – j'espère de la façon la plus courte possible. Notre pays a besoin d'un gouvernement fédéral à part entière", a indiqué le Vice-Premier ministre et Ministre des Finances.
"Madame Wilmès est une femme politique forte"
"Nous avons opté pour une solution qui implique le moins de mouvements au sein de ce gouvernement en affaires courantes", a commenté pour sa part le vice-Premier ministre CD&V Koen Geens. "Madame Wilmès est une femme politique forte et nous lui souhaitons du succès dans son nouveau rôle de Première ministre. Elle peut compter sur nous", a déclaré Koen Geens. Si un nouveau gouvernement n'est pas formé au moment du départ du ministre des Affaires étrangères et de la Défense, Didier Reynders, pour la Commission européenne, les Affaires européennes iront à Koen Geens (CDV) dans l'attente de la formation d'un nouveau gouvernement fédéral, a aussi décidé samedi le comité ministériel restreint. "Pour le CD&V, il est important de pouvoir donner forme aux discussions européennes et d'en prendre la direction", a précisé M. Geens.