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Le site internet factsaboutbelgium.be est en quatre langues. On y trouve toute une série de questions, de vrai ou faux. Ce site veut informer les migrants potentiels susceptibles de se rendre en Belgique. "L'objectif de ces messages est aussi de contrer les rumeurs et fausses informations souvent diffusées sur les réseaux sociaux pour permettre aux personnes désireuses de quitter leur pays d'origine de l'envisager en toute connaissance de cause", explique l'Office des Étrangers.
Au Parc Maximilien, les migrants n'ont pas connaissance de cette campagne de sensibilisation. Aucun d'entre eux n'a souhaité s'exprimer face à notre caméra. "Il est évident que lorsque l'on fuit la violence, la mort, la famine, le fait de savoir si le coût de la vie est plus important en Europe, en Belgique, que dans le pays d'origine, cela n'a pas beaucoup de sens, explique Philippe Hensmans, directeur d'Amnesty International Belgique. C'est cela qui est révélateur de la situation belge."
Aujourd'hui encore, 350 personnes dorment dans un centre et 250 passent la nuit dans une famille d'accueil. Tous les soirs, 200 personnes dorment toujours dehors. "Quand on connait les raisons qui poussent les gens à quitter leur pays, leur village, leur famille, et d'entamer des voyages ultra dangereux, avec les conséquences dramatiques que l'on connaît, il faut, à mes yeux, manquer totalement d'humanité", affirme Mehdi Kassou, porte-parole de la plateforme citoyenne pour l'accueil des réfugiés.
"Allez faire un tour en Palestine et on verra la différence"
Parallèlement au lancement du nouveau site, une campagne Facebook se concentrera sur certains groupes cibles tels que les Palestiniens et les Marocains. "Il est normal qu'il y ait plus de demandeurs d'asile qui viennent de Palestine, mais est-ce que la réponse est de leur dire que dans le fond, en Belgique la situation n'est pas meilleure qu'en Palestine ? Allez faire un tour en Palestine et on verra la différence", lance Philippe Hensmans. "Ce qu'on voit, c'est qu'il y a un déni complet d'une réalité, qui est que les migrations ont toujours existé et continueront à exister. Le meilleur moyen de les gérer, c'est de tenter de répondre aux besoins que cela provoque sur le terrain", ajoute Medhi Kassou.
Pour la ministre, "il vaut mieux prévenir que guérir en informant clairement les migrants que les chances d'asile sont très faibles et que la Belgique n'est pas le Pays de Cocagne". L'Office des Étrangers a collaboré avec une agence de communication néerlandaise spécialisée pour cette nouvelle campagne de dissuasion, inspirée de ce qui se fait en Grande-Bretagne et en Allemagne, a ajouté Maggie De Block. La réalisation du site internet a coûté environ 150.000 euros.