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Le discours du Roi peut sembler assez convenu dans la forme vu la situation politique. On est quand même en période de crise. Les affaires courantes depuis un an. Des négociations qui patinent depuis 7 mois. Près d’un Flamand sur 2 qui a voté pour des partis séparatistes. Les extrêmes qui montent dans les sondages, le PTB en Wallonie et le Vlaams Belang devenant le premier parti en Flandre. Alors c’est vrai que 3 lignes sur 37 pour dire qu’il faut un gouvernement le plus rapidement possible pour prendre des décisions équilibrées, cela peut paraître peu. Surtout quand on repense au discours de son père en juillet 2011. Albert 2, qui en colère, avait tapé du poing sur la table après 400 jours de crise, se disant affligé. Mais les personnalités ne sont pas les mêmes, la situation politique est devenue plus compliquée. Et, comme souvent avec le Roi Philippe, il faut lire entre les lignes.
Le Roi évoque la pauvreté, l’exclusion, la violence, notamment conjugale, l’environnement, le climat. Des thèmes d’actualité. Le discours très en phase avec la société et ses préoccupations. Un discours dans lequel on retrouve en fait les grands thèmes de la note de l’informateur Paul Magnette, qui sert de base de travail aux duo actuel Bouchez-Coens. Le Roi dit : les défis on les connaît. Les solutions en grande partie aussi. Il y a urgence. Comment les traduire en actions ? C’est une manière de dire aux informateurs, allez-y!
Avec au passage un message à Bart De Wever. En tout cas on ne peut s’empêcher d’y penser. Quand Philippe dénonce la violence explicite dans le langage qui juge, on suppose qu’il vise les propos de Bart De Wever qui avait traité les francophones d’électeurs passifs et qualifié la note de Paul Magnette de bouillie arc-en-ciel. C’est aussi un message à tous les politiques. Quand le roi parle de gouvernement avec des mesures équilibrées. C’est un appel au compromis.
Un discours au final prudent. Mais c’est vrai que le Roi ne peut sans doute pas aller plus loin et plus fort à ce stade au risque faire capoter la situation. Le chef de l’état est là pour mettre de l’huile dans les rouages et pas sur le feu.