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"Hold-up" de Mathot sur 6000 logements à Seraing? Nollet dénonce (vidéo)

Le ministre wallon du Logement Jean-Marc Nollet (Ecolo) parle de "coup de force" à propos de la volonté du bourgmestre de Seraing Alain Mathot (PS) de fusionner trois sociétés de logements sociaux au sein d'une intercommunale.

Le ministre s'est exprimé à ce sujet mardi matin dans Le Soir et Sud Presse ainsi que sur les antennes de Bel-RTL. "M. Mathot prépare une prise de contrôle de trois sociétés par une intercommunale pour mettre la main sur 6.000 logements qui font partie du patrimoine wallon", dit le ministre qui parle d'un "vrai détournement de patrimoine". De plus dit M. Nollet, cette action est "hors-la-loi". Elle est contraire au décret wallon sur le logement. "Je ne resterai pas sans réaction. Ce qui se passe n'est pas acceptable", insiste-t-il.

D'autres voix se sont élevées

Le ministre wallon n'est pa seul à dénoncer ce projet. Au niveau local, l'Ecolo Jean Thiel qualifie la manoeuvre de "hold-up" dans le quotidien Le Soir. Quant à l'association de propriétaires et de locataires des logements concernés, elle s'oppose aussi à la volonté d'Alain Mathot par la voix de la présidente de l'Association wallonne des comités consultatifs de locataires et propriétaires, Marie-Claire Brancart: "Le logement public ne peut pas être bradé".

Le projet de fusion doit être présenté ce mardi aux conseils d'administration des sociétés concernées et devrait être voté par ceux-ci en octobre.

Crainte de clientélisme

M. Mathot justifie son projet par le fait que les logements sociaux "deviennent des ghettos" à cause des règles très strictes d'attribution. En fusionnant les trois sociétés au sein d'une intercommunale, il veut pouvoir attribuer 30% des logements à des revenus moyens au sein de chaque immeuble. M. Nollet rétorque que les règles strictes ont été prises pour éviter le clientélisme après les dérives constatées à Charleroi, dit-il. Enfin, M. Nollet qualifie de paradoxal le fait de lancer ce débat maintenant alors qu'il prépare un texte qui vise à une plus grande mixité dans les logements sociaux.

L'INTERVIEW DE NOLLET À CE SUJET SUR BEL RTL CE MATIN:

Jean-Marc Nollet: C'est pas très clair ce qui se passe à Seraing. Alain Mathot, le bourgmestre de Seraing prépare une prise sous le contrôle d'une intercommunale, structure pas reconnue pour l'instant par le Code wallon du logement, pour mettre la main sur 6000 logements qui ont été financés et payés par la Région wallonne. Quelque part, on va détourner du patrimoine wallon un volume de 600 millions d'euros au profit de la commune de Seraing. Il y a un vrai problème. Ce sont 6000 familles qui seront dans l'incertitude. De plus, on se mettrait hors-la-loi, hors du décret pour l'application des normes de priorité et ça, on ne peut pas l'accepter. Je ne resterai pas sans réagir quand on veut mettre dans sa poche des biens qui appartiennent à la Région wallonne.

J'ai consulté plusieurs juristes. Les analyses sont assez unanimes. Il y a d'ailleurs une note assez cinglante qui a été déposée auprès du Conseil d'administration de la SWL. Ce qui se passe n'est pas acceptable.


Fabrice Grosfilley: Les règles d'attribution imposées par la SWL sont trop strictes, à cause de celles-ci, on développe des ghettos, dit Mathot...

Jean-Marc Nollet: Ces règles d'attribution ont été fixées par le gouvernement précédent, socialiste - social-chrétien, pour éviter les dérives. On se souvient qu'à Charleroi,  il y a quelques années, on avait pu constater une série de dérives, notamment l'attribution de logements aux amis, du clientélisme, à la tête du client. Et ça, on veut absolument l'éviter. C'est pour ça que des règles sont nécessaires et c'est pour ça que je me battrai contre l'idée qu'à Seraing on puisse faire tout ce qu'on veut.


Fabrice Grosfilley: C'est ça qu'essaie de contourner Alain Mathot ?

Jean-Marc Nollet: Probablement y a-t-il derrière les intentions une volonté de contourner la loi.

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