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Sortie du nucléaire: "Si on ne prend pas une décision en 2020, on n’arrivera pas à prolonger l’exploitation des centrales"

Sortie du nucléaire: "Si on ne prend pas une décision en 2020, on n’arrivera pas à prolonger l’exploitation des centrales"
 
 

Pour sortir du nucléaire en 2025, la Belgique doit se décider cette année afin de pouvoir anticiper une énergie suffisante pour toute la population belge. Un challenge qui nécessite une certaine organisation.

Depuis 2003, la Belgique a pour objectif de sortir du nucléaire en 2025, c’est-à-dire dans 5 ans. C’est un délai limité pour encourager la construction de centrales au gaz ou décider de prolonger certaines centrales mais selon Serge Dauby, directeur du Forum nucléaire, il faut se décider maintenant. 

"Si on ne prend pas cette décision en 2020, on n’arrivera pas à prolonger l’exploitation des centrales nucléaires. Certaines pièces mettent des années à venir, elles doivent répondre à une quantité de critères. De plus, il faut avoir le personnel qualifié pour pouvoir les mettre en place. Si on ne prend pas cette décision cette année, on hypothèque très fort les chances d’arriver à quoique ce soit d’énergie en 2025 qui nous permet d’être suffisant. Les normes augmentent de jour en jour en termes d’environnement".

Deux options possibles à court terme

Afin de sortir du nucléaire, deux options s’offrent à nous. Tout d’abord, le gaz naturel, mais il émet beaucoup de CO². Autre option: faire importer l’électricité d’autres pays. Mais qu’en est-il au niveau de la facture ? "A court terme, le gaz naturel risque de ne pas coûter plus cher aux consommateurs, tout dépend de la manière dont on fait payer les émissions de CO² associées", déclare Hervé Jeanmart, professeur de l’Ecole Polytechnique de l’UCL.

La production de substitution du nucléaire, quant à elle, ne sera pas plus chère. Mais le coût de l’électricité augmentera sur le long terme à cause du besoin d’intégrer des énergies renouvelables intermittentes, du besoin de stockage ainsi que le coût des émissions de CO² ou des combustibles fossiles.

Par contre, se passer du nucléaire en 2025 nous fera perdre l’avantage d’un moindre coût de la production d’électricité. Serge Dauby, directeur du forum nucléaire explique que le prix du coût de production est "historiquement bas. Mais si l’on rentre dans d’autres sources d’énergies subsidiées ou non, le risque est important que cette partie du prix augmente".

Les énergies renouvelables, la solution ?

Les énergies renouvelables telles que les éoliennes ou le soleil font parties de l’avenir. En revanche, ces énergies – notamment l’éolienne – ne pourront pas satisfaire tous les besoins sur le territoire belge. La consommation d’électricité d’éolienne représente quelques pourcents de l’énergie consommée en Belgique. Ce n’est pas négligeable mais ce n’est pas non plus une contribution majeure comme le signale Hervé Jeanmart. "Cela va continuer à se développer, on va passer à plusieurs gigawatts. On va arriver à un maximum de 14 gigawatts. C’est beaucoup plus que la puissance installée derrière le nucléaire, environ deux fois plus. Mais ça ne tourne pas en permanence ce qui fait qu’en termes d’énergie électrique produite, on arrive à l’équivalent d’une petite moitié de ce que l’on consomme aujourd’hui", nous a-t-il expliqué. 

Pourtant, la consommation d’électricité augmentera de 1,7 % par an jusqu’en 2025. Toujours dans la pensée de réduire les gaz à effet de serre, des usages électriques (pompes à chaleur, véhicules électriques) sont plus efficaces que les autres énergies.


 

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