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Yasmine, la fillette belge emmenée par son père en Syrie, où il était parti combattre en 2017, est rentrée en Belgique ce mardi. Ce retour survient au lendemain de sa remise à sa mère par un groupe djihadiste à la frontière syro-turque, a indiqué le parquet de Bruxelles. "La petite Yasmine (4 ans aujourd'hui), qui avait subi un enlèvement parental (...), est rentrée ce soir en Belgique, accompagnée par sa mère", a annoncé le parquet dans un communiqué.
Son père est mort en avril
Le sort de cette fillette avait ému la Belgique à la fin de l'été 2017 quand sa mère avait témoigné sur une chaîne de télévision et appelé les autorités à l'aide pour récupérer son enfant. Le couple était séparé et se disputait la garde de l'enfant. En mai 2017, le père avait emmené Yasmine en Syrie à l'insu de la mère. La petite n'avait alors que deux ans et demi.
Accompagnés d'une adolescente de 14 ans, elle aussi radicalisée, ils avaient pu traverser les frontières en autocar, alors que le père était placé sous surveillance électronique dans le cadre d'un dossier de droit commun. Quand ce dernier a été tué en avril 2018, la fillette a été prise en charge par d'autres djihadistes dont il était proche, et elle est devenue au fil des mois l'otage de rivalités entre milices, selon les médias belges.
La libération mise en scène par les djihadistes
Lundi, dans la région d'Idleb (nord-ouest de la Syrie), une administration locale mise en place par le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) a finalement décidé de libérer Yasmine.
Cette administration, baptisée "le Gouvernement de Salut", a organisé les retrouvailles avec la mère à la frontière turque, expliquant le dénouement de la séquestration de Yasmine par "la résolution de la dispute entre sa mère et ceux qui étaient ses tuteurs ici".
A Bruxelles, où sa mère réside, la fillette devait rapidement faire l'objet d'un examen médical après son retour, selon le parquet. "Il convient dans un premier temps de s'assurer de (sa) santé physique et mentale. Des mesures urgentes ont été prises en ce sens", indique le communiqué. "Par la suite, l'encadrement que propose le service d'aide à la jeunesse permettra un soutien à la mère de Yasmine dans le cadre de l'évolution éducative de son enfant", est-il précisé. "A l'heure actuelle, au vu des éléments en sa possession, le parquet de Bruxelles n'a aucunement l'intention de prendre des mesures qui auraient comme conséquences de séparer l'enfant de sa mère", conclut-il.
Le retour de Yasmine et sa mère s'est fait en toute discrétion. "C'est un choix de la maman d'avoir une certaine sérénité. On peut quand même comprendre qu'après de longs mois difficiles, d'âpres difficultés pour récupérer son enfant, l'heure est venue à une certaine sérénité", nous indique Denis Goeman, substitut du procureur du roi du parquet de Bruxelles.