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Sekkaki, tellement dangereux que la justice voulait lui donner une chance !

Le cerveau de l’évasion de jeudi, Ashraf Sekkaki, venait de recevoir une chance de la part de la justice. C'est pour cela qu'il n'était plus dans son quartier de haute sécurité, où, en tant qu'un des détenus les plus dangereux du pays, il était confiné. Il en a profité pour s'évader. Les 3 fugitifs sont toujours dans la nature.

Le cerveau de l’évasion de jeudi, Ashraf Sekkaki, dont on vous a déjà livré les principaux "états de service" et qui est considéré comme un psychopathe et l’un des 5 (ex-)détenus les plus dangereux du pays, venait justement de recevoir une chance de la part de la justice. Pour comprendre ce qui semble être une aberration, il faut prendre en compte l’histoire de ce truand. En effet, il n’a quasi connu que l’enfermement depuis l’âge de 13 ans ! Et comme il devait sortir un jour, autant tenter de le responsabiliser et sociabiliser dès aujourd’hui en le retirant des quartiers de haute sécurité. Mais l’homme a un QI élevé et s’en est servi alors même qu'il commençait à profiter de cette chance. Il est toujours dans la nature …

Pour la première fois en dix ans, la justice semblait vouloir donner sa chance à Ashraf Sekkaki, un des trois détenus qui se sont évadés en hélicoptère de la prison de Bruges jeudi soir. C'est ce qui ressort d'un récent rapport du service psychosocial de la prison de Bruges relayé par De Morgen ce samedi. "Nous souhaitons une approche pas à pas dans laquelle il se maintient plus longtemps dans un régime normal", peut-on lire dans ce rapport sur Sekkaki. Même si le rapport qualifie tout de même de "prématurée" une possible libération conditionnelle. Voilà pourquoi il se trouvait depuis peu avec les autres détenus et non plus dans les quartiers de haute sécurité.

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Double identité

  • Les auteurs du rapport évoquent le vécu de Sekkaki qui a développé, lorsqu'il était enfant, une double identité : fils modèle à la maison mais désœuvré traînant dans les rues hors du cadre familial.
  • A treize ans, il est placé une première fois sous surveillance par le tribunal de la jeunesse de Malines pour "racket, vol avec effraction ou escalade et détention d'armes prohibées".
  • A 15 ans, en 1998, il est détenu pour la première fois dans une institution fermée.
  • En 1999, alors qu'il a seize ans, il entre pour la première fois en prison.
  • En 2002, il est interné.

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"Maintenir l'intéressé en détention pour une période indéterminée, sans envisager son avenir, revient à prévoir de sérieux problèmes en prison ou à l'extérieur, s'il devait parvenir à s'évader. Lui faire partager la responsabilité, avec un très fort contrôle, offre davantage d'issues à long terme"
, avait déjà écrit un expert-psychiatre en 1996. Le récent rapport concernant Sekkaki souligne cette analyse.


Le cerveau de l’évasion

Le parquet de Bruges en est convaincu : Ashraf Sekkaki est le cerveau de l'évasion, écrit De Standaard ce samedi. Les enquêteurs le déduisent car le complice laissé à la prison car l’hélicoptère ne pouvait pas transporter tout le monde n’est autre que Lahoucine El Haddouchi, 22 ans, un ami proche de Sekkaki, provenant de son entourage malinois. C'est El Haddouchi qui a loué l'hélicoptère avec une amie.

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Le rôle des deux autres détenus dans l'histoire est moins clair mais ils ne sont pas des enfants de chœur. Abdelhaq Melloul Khayari est l'un des criminels les plus connus de Belgique et est considéré comme l'un des meneurs à la prison. Il a peut-être apporté l'argent ou le moyen de fuir. Le troisième évadé, Mohammed Johri, est une sorte de second couteau. Les enquêteurs ne savant pas pourquoi Sekkaki a choisi de l'emmener lui et d'abandonner son ami Lahoucine El Haddouchi à son triste sort. La loyauté envers les amis ne semble pas être une des qualités de Sekkaki …

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La complice avait d’abord appelé une autre société d’hélicoptères

La femme complice de Lahoucine El Haddouchi avait déjà contacté, une semaine plus tôt, le 16 juillet, une autre firme qui assure les transports en hélicoptère, ont par ailleurs annoncé plusieurs journaux et VTM. La télévision flamande a diffusé dans son journal de la mi-journée l'enregistrement audio de la conversation entre la femme et la société de location d'hélicoptères.

La femme a appelé Georges Buyle de Helikopters Events Belgium à Wetteren et a affirmé s'appeler Kelly Verstraeten. C'est aussi ce nom qu'elle a utilisé jeudi auprès de la firme de Dixmude, selon Het Laatste Nieuws. "Elle voulait survoler avec ses amis le stade de l'équipe de football Club Brugge", a expliqué M. Buyle au journal. "Elle voulait absolument voler en Bell 407 (un hélicoptère suffisamment puissant pour transporter un important groupe de personnes) et l'excursion aérienne devait absolument avoir lieu un jeudi après-midu vers 16h30". Le responsable de la société avait précisé qu'il ne pourrait disposer d'un tel appareil que le 6 août et la femme s'était alors adressée à la firme de Dixmude. L'identité déclinée par la femme est fausse. La justice ignore sa véritable identité.

 

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