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Carimat, une entreprise de distribution de matériau de construction, est sur le point de disparaître. En cause: de gros problèmes de dette. Plusieurs sociétés créancières (à qui Carimat devait donc beaucoup d'argent) ont officiellement demandé mardi matin que le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon déclare la faillite des sociétés du groupe, à savoir Carimat Matériaux, Carimat Préfab et une société soeur UTMS SA.
Les avocats des sociétés lésées ont indiqué au tribunal que Carimat leur avait fait savoir qu'il n'enverrait pas d'avocat à l'audience, l'intention étant de faire aveu de faillite dans la journée. Le président a donc indiqué qu'il rendrait un jugement dans la journée pour nommer un curateur et un juge commissaire.
"C'est dommage que cela finisse comme ça, mais on a joué avec les pieds des créanciers. Via UTMS, Carimat affirmait qu'elle allait essayer de trouver du capital supplémentaire pour régler ses dettes et il y a eu beaucoup de promesses et d'engagements non tenus", commentait à la sortie de l'audience l'avocat d'une des sociétés demandant la mise en faillite du vendeur de matériaux de construction.
Les sociétés du groupe Carimat emploient une centaine de travailleurs dans le zoning de Wauthier-Braine (Braine-le-Château). Vendredi, le personnel avait été prié de ne pas venir travailler cette semaine, et était invité à une réunion d'information qui s'est tenue lundi à 17h00. Lors de cette assemblée, les représentants de la direction ont indiqué aux travailleurs que le bilan allait être déposé ce mardi au tribunal de l'entreprise.
Sous le choc
Les travailleurs concernés, entre 100 et 200 - un syndicaliste indique que les données sont peu claires à ce stade - sont sous le choc. Il s'agissait d'une société familiale existant depuis 30 ans, et qui avait consenti d'importants investissements encore récemment. Mais certains membres du personnel indiquent qu'il y avait des soucis depuis environ six mois, avec moins de matériaux arrivant dans les entrepôts et des arriérés de salaire que la direction tentait de résorber.
"La société a annoncé sa faillite mais n'a rien dit de plus: les travailleurs devraient recevoir un courrier. Ils sont en colère parce qu'ils ont beaucoup de questions et n'ont pas reçu de réponse. Dans cette société familiale, il y avait apparemment certains 'arrangements' et nous aussi, nous nous posons quelques questions", confiait à la sortie de la réunion le permanent régional CSC Transcom Philippe Lescot.
La division du groupe Carimat en différentes unités était telle qu'aucune délégation syndicale n'a été installée malgré la taille du groupe. Et les syndicalistes déplorent d'intervenir trop tard dans le dossier.