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Les conséquences économiques de la crise du coronavirus sur le secteur hôtelier à Bruxelles sont catastrophiques. Seules 10% des chambres d'hôtel sont occupées dans la capitale. Pour évoquer cette situation préoccupante, le secrétaire général de la Brussels Hotels Association était invité ce jeudi sur le plateau du RTL INFO 13H. Rodolphe Van Weyenbergh a répondu aux questions d’Olivier Schoonejans.
Tous les hôtels sont ouverts ?
"Non, absolument pas et c’est bien là le problème. La moitié des hôtels sont encore fermés, faute de clientèle en région bruxelloise. Et les hôtels qui ont ouvert ont un taux d’occupation d’environ 20% mais si on tient compte de la moitié des hôtels qui sont encore fermés, en réalité le taux d’occupation est de 10%. Cela signifie que neuf chambres sur dix des hôtels sont vides."
Comment peut-on expliquer cette situation ? Maintenant on peut à nouveau voyager, les frontières sont ouvertes, les échanges entre les pays sont possibles. Il y a quand même du tourisme qui fonctionne. Comment cela se fait que ces chambres soient si peu occupées ?
"Malheureusement c’est un peu une catastrophe qui se confirme. On s’y attendait un petit peu. Il faut savoir que Bruxelles et les grandes villes sont dépendantes beaucoup plus du tourisme international et particulièrement en région bruxelloise où c’est 85%. On n’a donc pas pu compenser par un tourisme local, à l’inverse peut-être de certains hôtels à la Côte ou des Ardennes."
Vous aviez déjà vécu ce genre de situation? Je pense à la période après les attentats où il y avait une forte diminution du taux d’occupation des chambres d’hôtel...
"C’est sans commune mesure avec ce que l’on vit aujourd’hui. Ce n’est absolument pas comparable. Aujourd’hui c’est une activité qui est réduite à quasi néant depuis début mars. Et aujourd’hui, en été, au mois de juillet, on se retrouve avec des taux d’occupation qui sont en recul encore de -90% par rapport à l’année passée. Et malheureusement les perspectives pour le mois d’août ne sont pas une amélioration."
Vous voyez une amélioration à partir de quand ?
"C’est très difficile aujourd’hui de faire des projections. On ne voit pas de perspective pour le secteur. Evidemment la priorité c’est de freiner l’épidémie. C’est la seule façon de faire revenir les touristes finalement."
Quelles types d’aides avez-vous reçu et qu’est-ce que vous pouvez demander de plus pour sauver le secteur ?
"C’est un secteur très structurant en région bruxelloise. C’est près de 30.000 emplois. On a donc bénéficié d’une mesure exceptionnelle de la région, une prime de 200 euros par chambre par mois pendant 5 mois et demi. Elle a été décidée en juillet. Maintenant, on appelle à la mise en œuvre en urgence de cette mesure qui est vraiment de nature à contribuer au sauvetage du secteur. Mais on appelle également au gouvernement fédéral à prendre des mesures complémentaires qui sont aussi vitales pour préserver ce secteur, notamment au niveau des charges qui ont été reportées et qui ne pourront pas être assumées par notre secteur car il n’y a pas de report d’activité. Il faut absolument ces mesures structurelles, elles sont indispensables pour passer le cap."