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L'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes a traité, l'année dernière, plus de 1.000 signalements de discriminations liées au genre, soit plus du double par rapport à l'année précédente, lit-on mercredi dans son rapport annuel 2023. Le domaine du travail est le plus touché.
Deux tendances se dégagent plus particulièrement: les signalements de harcèlement ont plus que doublé l'an dernier, à l'instar de ceux de harcèlement sexuel. Les signalements de harcèlement sont ainsi passés de 55 en 2022 à 118 en 2023 (+115%). Ils concernent principalement le harcèlement au travail sur base du genre, de la maternité, de l'identité de genre ou de l'expression de genre. La tendance est similaire pour les signalements pour harcèlement sexuel: de 47 en 2022, ils sont passés à 96 en 2023 (+104%).
"Ces chiffres ne constituent que la pointe émergée de l'iceberg", souligne le directeur de l'Institut, Michel Pasteel. "Toutefois, ils indiquent que la société dans son ensemble prend progressivement conscience du caractère inacceptable du harcèlement et du harcèlement sexuel".
Le domaine du travail reste celui faisant l'objet du plus grand nombre de signalements (32%). Les femmes sont à l'origine de plus d'un signalement sur deux, tandis que 25% émanent d'hommes. L'accès à l'emploi (37%), les conditions de travail et de rémunération (34%), et la rupture des relations de travail (26%) forment les griefs les plus fréquents. Un tiers des signalements dans le domaine du travail concernaient la maternité au sens large.
Outre les discriminations, près d'un signalement sur cinq concernait le droit pénal et le droit pénal sexuel, à savoir des faits de diffusion non consentie de contenus à caractère sexuel, de sextorsion (qui consiste à extorquer de l'argent en effectuant du chantage sexuel) ou de voyeurisme. Cette catégorie est en hausse continue depuis l'attribution de cette compétence à l'Institut en 2020.