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Un chantier est en cours depuis l'effondrement d'une partie de la chaussée de Louvain, dans la commune bruxelloise de Saint-Josse-ten-Noode, suite à une fuite dans une canalisation d'eau. Sébastien est excédé par le bruit des travaux de réparation. Le chantier tourne 24h/24 et il n'arrive plus à dormir.
Un "enfer sonore" chaque nuit. Voilà comment Sébastien décrit les travaux de réparation du trou qui s'est formé dans la chaussée de Louvain.
Jeudi 7 septembre, en milieu de matinée, un trou de 36m² apparaît dans la chaussée de Louvain, à Saint-Josse, en région Bruxelloise. Une canalisation d'eau fuit et l'accumulation d'eau a provoqué un effondrement de terrain qui a fait céder la chaussée. Les voies de chemin de fer, en sous-sol, sont totalement inondées. L'accident ne fait aucun blessé mais les dégâts matériels et les conséquences de l'accident sont considérables.
Importants dégâts
Tout le bas de la chaussée de Louvain est inaccessible et 200 personnes doivent être évacuées des bâtiments qui bordent la chaussée et relogées tant que la stabilité des immeubles n'aura pas été établie. Les canalisations d'eau, de gaz et d'électricité ont été coupées. Les trains qui circulent entre les gares de Bruxelles-Nord et Bruxelles-Luxembourg ne peuvent plus passer.
Très vite, Vivaqua (intercommunale bruxelloise qui gère l'eau) et Infrabel (gestionnaire du réseau de chemin de fer belge) envoient des équipes sur place. Il faut évaluer les dégâts et organiser les réparations au plus vite. La chaussée de Louvain est un des axes principaux entre le centre-ville et l'est de l'agglomération bruxelloise. Des dizaines de milliers de voitures passent par là tous les jours.
Quant aux trains, la ligne 161 est entièrement coupée. Deux voies sont endommagées sur 700 mètres. Plus moyen de rejoindre le nord de la ville par ce moyen. Il faut réparer au plus vite.
Chantiers multiples
Dès le lendemain, vendredi, les travaux commencent. Sous la chaussée: Vivaqua, pour réparer les canalisations en sous-sol, Infrabel pour réparer le ballast et les voies de chemin de fer. Vivaqua publie régulièrement des communiqués pour tenir informés riverains et journalistes. Samedi, l'intercommunale fait un nouveau point : "Malgré le mauvais temps, les travaux se poursuivent chaussée de Louvain pour dégager les morceaux d’asphalte, remblayer jusqu’à 1,20 m sous le niveau de la voirie et stabiliser le terrain à hauteur des n° 197 à 209. La fragilité du terrain impose de procéder avec prudence."
Dans le quartier, même si les travaux sont rassurants, c'est aussi le début d'un casse-tête. Difficile de circuler le jour, difficile de dormir la nuit. Épuisé, Sébastien nous contacte via le bouton orange Alertez-nous. "Le bruit est assourdissant chaque nuit, explique Sébastien, qui vit dans une des rues perpendiculaires à la chaussée, et ce qui est encore plus dérangeant c'est que, la journée, on a parfois l'impression que personne ne travaille car il n'y a aucun bruit. Ceci [...] devient impossible à vivre lorsque l'on doit aller travailler chaque matin."
Jusqu'à quand ?
Malgré le début rapide des travaux, plusieurs imprévus ont déjà ralenti les chantiers. Dès samedi, Sébastien reçoit un mail de Vivaqua : "Un deuxième effondrement, à hauteur du n° 205 de la chaussée de Louvain, a eu lieu [vendredi] en fin d'après-midi et a brutalement interrompu les travaux. Ce deuxième effondrement a eu un impact sur une autre conduite de distribution et l’alimentation de certaines maisons a dû être temporairement coupée pour des raisons de sécurité".
Mercredi matin, six jours après l'apparition du trou, c'est Infrabel qui annonce un retard: "Infrabel n'est parvenu à stopper les fuites d'eau qui inondaient les voies de chemins de fer entre les gares de Bruxelles-Nord et Bruxelles-Schuman que mardi après-midi. Cela a engendré des retards dans le renouvellement des voies".
Contacté par l'agence Belga, Arnaud Reymann, porte-parole d'Infrabel, donne plus de précisions: "De l'eau inondait les voies encore jusqu'à hier, mardi après-midi. Une fuite "mystérieuse", dont ni Infrabel, ni l'intercommunale bruxelloise des eaux, Vivaqua, ne trouvaient l'origine". L'eau vient en fait "d'un ancien réseau d'égouttage, qui n'est plus opérationnel mais qui aurait été alimenté à cause des fortes pluies ces derniers jours". Si Vivaqua confirme la cause de cette fuite secondaire, l'intercommunale insiste sur le fait que ce n'est pas elle qui gère les anciens réseaux d'égouts.
Mercredi, la fuite en question a été colmatée, les travaux ont repris normalement. Infrabel espère terminer les réparations des voies et rouvrir l'accès aux trains le 18 septembre.
Pour la chaussée, en revanche, Vivaqua ne donne pas de date de fin du chantier pour le moment. "On risque encore de trouver des surprises", explique Marie-Eve Deltenre, responsable de la communication de Vivaqua, qui dit comprendre l'exaspération des voisins, "malheureusement, il faut choisir entre la rapidité et le calme". Et ajoute : "Nos équipes travaillent d'arrache-pied pour réparer les dégâts mais elle s'arrêtent vers 19h ou 20h. Après, c'est trop dangereux pour nous de travailler dans ces conditions".
Une fois les différentes canalisations réparées (eau, gaz, électricité, etc.), Bruxelles-Mobilité prendra le relais pour refermer la chaussée. Selon le service public régional, les travaux pourraient encore durer plusieurs semaines.