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Ce matin dans sa chronique 90 secondes pour comprendre, Frédéric Moray nous a rappelé nos liens historiques avec le royaume du Maroc, qui célèbre aujourd’hui les 60 ans de son indépendance.
L’histoire d’abord : Nous sommes le 2 mars 1956, le sultan marocain et le gouvernement français annoncent officiellement l'indépendance du Maroc après un protectorat français et un sous-protectorat espagnol entamé en 1912.
Une date qui marque la fin d’une dizaine d’années de violences. La fin de la seconde guerre mondiale a attisé les velléités d’indépendance. La France vaincue par l’Allemagne en 1942, le régime de Vichy qui tente en vain d’appliquer la politique antisémite au Maroc, les 30.000 Marocains morts pour libérer la France. Autant d’arguments en faveur des nationalistes. Ils estiment ne plus avoir d’ordres à recevoir de la France.
En 1957, le Sultan Mohammed Ben Youssef deviendra le Roi Mohammed V, le père d’Hassan II, le grand-père de l’actuel Mohammed VI.
S’en suit une période d’instabilité. Le Maroc tente de récupérer ses territoires d’avant 1912, notamment en Algérie et en Mauritanie. Plusieurs tentatives de coups d’Etat vont se succéder. C’est ce qui explique notamment l’immigration d’une partie de la population en Belgique.
Le peuple marocain a besoin de travail. La Belgique a besoin de travailleurs pour ses mines. La convention belgo-marocaine est signée le 17 février 1964 (photo). Elle institue l’arrivée de milliers de travailleurs marocains. Elle se poursuivra jusqu’en 1974.
Aujourd’hui, plus de 4% de la population belge est d’origine marocaine : 530.000 personnes dont 480.000 Belgo-Marocains. A l’inverse près de 40.000 Belges vivraient au Maroc une grande partie de l’année. Même s’ils ne sont officiellement que 4.000 expatriés, principalement dans la région de Casablanca.
Ce qui explique, les liens aussi étroits entre nos deux pays. Un lien économique entre entreprises ou coopération au développement. Un lien judiciaire également, puisque le seul magistrat de liaison de la Belgique est installé au Maroc. Son rôle ? Faciliter la compréhension et assurer le suivi entre les justices belges et marocaines pour toute affaire concernant des ressortissants d’un des deux pays.