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La rentrée, toujours "une petite appréhension et une grande joie"

Cartables neufs encore rigides, enfants bronzés au retour des vacances et les angoisses pas totalement éclipsées en ce premier jour: c'est la rentrée à l'école d'Oran, dans le nord de Paris.

Quartier populaire de la Goutte d'Or, les poussettes se bousculent devant le numéro 16. Impatience et inquiétude se lisent sur les visages des petits, mais aussi des grands.

"La rentrée, c'est toujours un jour particulier: une année qui recommence, des nouveaux élèves. C'est une petite appréhension et une grande joie" pour Véronique Bavière, la directrice de cette école de 160 élèves, "ravie de retrouver les enfants, toute leur imagination, toutes leurs questions, leur façon de penser...".

Et leurs contrariétés: Sacha qui avait emmené sa collection de coquillages doit les laisser, sa mère lui explique que "c'est non, le premier jour".

"Seuls les parents des CP sont autorisés à entrer dans l'école", prévient un papier punaisé sur la palissade.

C'est le cas de Wissal, six ans. Serre-tête dans ses cheveux noirs de jais, elle porte une tenue toute neuve pour son premier jour à "l'école des grands". Fière, elle minaude, montrant sa jupe et son t-shirt.

Elle se dit "contente un petit peu". Son père Mourad Krissaane la rassure: "Vous allez apprendre à écrire, l'alphabet, tout ça...". "L'alphabet, je le connais déjà!", le coupe-t-elle. Et apprendre quoi d'autre? "A travailler", explique-t-elle très affirmée.

- "Jouer un peu mais pas trop" -

Angelo, qui entre en CE1, a hâte de "se faire des nouveaux copains", lui qui vient d'arriver dans le quartier. "Je lui ai dit qu'il allait s'y faire très vite, les enfants, c'est pas comme les adultes", sourit sa mère, Tiphaine. Son fils lui demande "est-ce qu'y a sport aujourd'hui maman?", s'inquiétant de ne pas avoir pris ses affaires.

La cloche sonne, les tout petits longent les murs parme du premier étage à la recherche de leur nouvelle classe, bien différente de la maternelle.

Le passage à l'école élémentaire, "un cap", pour Guillaume Hurel qui se tient à côté de son fils. "En tout cas, ça se passe mieux que quand c'était moi qui rentrait en CP. Lui, il se sent bien", explique-t-il, caressant les cheveux dorés de Jules.

"On a des tables et plus de bancs devant le tableau", note Keziah. Est-ce qu'on joue encore à l'école élémentaire? "C'est sûr que non", affirme Jules. Avant d'ajouter, comme pour se rassurer, "je vais jouer un peu mais pas trop".

Autour des petites tables, on se raconte les vacances "trop chouettes", on malaxe la pâte à modeler toute fraîche sortie de sa boîte, on dessine et on étale par terre les pièces des jeux de construction.

"Ma fille est un peu angoissée. Elle a peur de ne pas réussir, des rapports avec les très grands... Mais dès ce soir, elle sera très contente", confie Adrienne Haag, la mère de Keziah.

Un dernier bisou et c'est déjà l'heure de partir... pour les parents. Pour les enfants, l'école ne fait que commencer.

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