Partager:
Des renforts de forces de l'ordre ont été déployés à Roye, dans la Somme, mercredi, au lendemain de la fusillade dans un camp de gens du voyage qui a fait qui a fait quatre morts. L'enquête se poursuit.
Enquêteurs et proches s'interrogeaient mercredi sur les raisons qui ont poussé un septuagénaire vivant sur une aire de gens du voyage à tuer trois membres d'une même famille et un gendarme mardi dans la Somme. Agé de 73 ans, le meurtrier présumé a abattu avec un fusil de chasse une femme de 19 ans, sa fille de neuf mois et son beau-père, qui vivaient là depuis plusieurs années. Grièvement blessé, le gendarme Laurent Pruvot, 44 ans et père de deux enfants, est décédé peu après des suites de ses blessures. Il était affecté au peloton autoroutier de Roye, la bourgade du drame, comptant 6.200 habitants.
Le deuxième enfant dans un état stable
Le second enfant de la femme mortellement atteinte, âgé de 3 ans, se trouvait dans un état qualifié de "stable" au CHU d'Amiens, où il a subi une opération. Plus légèrement atteint qu'annoncé initialement, un autre gendarme a pu quitter l'hôpital dans la nuit. Le forcené, grièvement blessé, a été opéré à Amiens et son état de santé était lui aussi qualifié de "stable" par la préfecture.
"C'est toute ma famille qu'il a tuée. Il a eu une crise de démence. Il a sorti le fusil"
Les causes de cette tragédie demeurent inconnues, si ce n'est que le meurtrier était ivre, semble-t-il, a rapporté le procureur de la République dès mardi. "C'est toute ma famille qu'il a tuée. Il a eu une crise de démence. Il a sorti le fusil (...) On le connaît bien, on ne sait pas pourquoi il a fait ça. Une crise de démence, de boisson", a déclaré une parente à France bleue Picardie.
Il a fait irruption dans la caravane où se trouvait la mère et ses deux enfants
Le drame s'est produit vers 16H30. L'homme, qui vivait sur cette aire toute proche de l'autoroute "depuis quelques années" selon le premier adjoint au maire Pascal Delnef, a fait irruption dans la caravane où se trouvait la mère et ses deux enfants. On ignore encore où se trouvait alors son beau-père, grand-père paternel des deux petits, qui habitait le village de Bouchoir à une dizaine de km de là et était en visite ce jour-là. Alertés par les coups de feu, les gendarmes ont accouru. Le forcené a alors tiré sur eux. Ils ont riposté, le blessant gravement, a-t-on indiqué de source proche de l'enquête.
"Ils venaient régulièrement au centre social, c'étaient des gens sans histoire"
Le camp proprement dit, qui ne compte que 22 emplacements, étant en maintenance, il avait été déserté par la plupart des résidents. Cinq familles y étaient restées, hébergées dans des caravanes à proximité immédiate du camp, invisible depuis la route et masquées par des arbres. Seules une quinzaine de personnes se seraient trouvées sur place lors du drame. "Nous connaissons la famille" décimée par la fusillade. "Ils venaient régulièrement au centre social, c'étaient des gens sans histoire", a indiqué à l'AFP le maire de Roye Jacques Fleury. Selon le premier adjoint Pascal Delnef, ce camp ne posait pas de problème particulier.
La jeune maman assassinée avait une soeur de 22 ans, elles ne faisaient pas partie de la communauté des gens du voyage
D'après une amie de la famille, rencontrée par l'AFP, la jeune maman assassinée avait une soeur de 22 ans. Elles ne faisaient pas partie de la communauté des gens du voyage contrairement au compagnon de la jeune maman. Cette jeune mère était "très gentille", a-t-elle témoigné.
La vive tension est retombée
Une très vive tension, qui est retombée depuis, avait régné sur les lieux du drame mardi soir. Quelques personnes de la communauté des gens du voyage, vivant là ou accourus à l'annonce de la nouvelle, avaient molesté des journalistes. Un périmètre de sécurité a été établi par les forces de l'ordre. Dans la soirée, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'était rendu au chevet des blessés à Amiens et avait rencontré les familles des victimes.