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La France s'apprête à expédier au Chili un instrument, baptisé MATISSE, qui sera installé sur l'observatoire astronomique VLT (Very Large Telescope) et permettra de mieux comprendre la formation de la Terre et des planètes.
Cet instrument, dont la France a la responsabilité auprès de l'Observatoire européen austral (ESO), est l'aboutissement de quinze années d'étude et de développement, a souligné lundi le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) dans un communiqué. Il vient de subir une année de tests à l'Observatoire de la Côte d'Azur à Nice.
La mission de MATISSE sera d'observer les disques "protoplanétaires", faits de gaz et de poussières, qui entourent les étoiles jeunes et qui sont "les briques élémentaires" à l'origine de la formation des planètes, indique le CNRS.
MATISSE (Multi AperTure mid-Infrared SpectroScopic Experiment) sera acheminé début octobre 2017 vers le désert de l'Atacama au Chili, pour être installé sur le VLT de l'ESO.
Huit à dix mois de validation des performances dans les conditions réelles seront ensuite nécessaires pour que l'instrument soit mis à disposition des chercheurs.
L'instrument leur permettra d'observer le ciel avec un niveau de détails inégalé dans le domaine de l'infrarouge moyen (3 à 13 microns de longueur d'onde) et de recombiner la lumière de quatre des huit télescopes du VLT.
"L'environnement des étoiles plus jeunes que notre Soleil, difficilement observé jusqu'à maintenant, va nous révéler les conditions dans lesquelles se forment les planètes de différents types: géantes et gazeuses comme Jupiter, ou rocheuses et de taille plus modeste comme la Terre", note le CNRS.
"MATISSE va opérer dans la même gamme de longueur d'onde que le télescope spatial James Webb, qui sera lancé en 2018 par la NASA, et dont il sera très complémentaire", souligne Bruno Lopez, responsable du projet Matisse.
"Le projet est d'envergure internationale, avec quatre instituts partenaires européens" (trois allemands, un néerlandais), relève-t-il.