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Etonnés d'y avoir survécu, Gino et Carine Russo reviennent sur l'affaire Dutroux: "Qu'on ne vienne pas me parler de pardonner "

20 ans après l’enlèvement de leur fille Mélissa, la douleur de Gino et Carine Russo est encore très vive. Aujourd’hui, dans les pages du journal Le Soir, ils disent s’étonner d’être toujours vivants. Quant à savoir s’ils sont prêts à pardonner Marc Dutroux, le couple ne veut pas en entendre parler.

Les parents de Mélissa Russo, disparue le 24 juin 1995, se sont confiés dans le journal Le Soir. Gino et Carine ressentent le manque de leur fille tous les jours et le souvenir de cette date est intact.

"Si j’avais eu des réponses j’aurais pu faire mon deuil"

Pour Gino Russo, même si "le temps fait son œuvre", l’épreuve de la perte de sa fille reste difficile. "On n’a pas pu faire notre deuil, car pour cela il faut comprendre", dit-il. "Or la justice n’a pas rempli son rôle. Peut-être que si j’avais eu des réponses j’aurais pu faire ce deuil mais en fait, je ne sais pas."

Au sujet de l’affaire, Carine, la maman dit être en colère. "J’essaye de ne pas y penser pour ne pas me faire du mal." Gino Russo se pose encore beaucoup de questions sur l’affaire mais Carine, son épouse, est résignée. "S’il y a bien une chose dont j’ai fait mon deuil, c’est ça. Je ne pense pas que je pourrais encore apprendre quelque chose de significatif, qui répondrait à une vraie question".


"La grande réconciliation, c’est jamais"

Malgré tout, la vie continue. "Il y a un fils", dit Carine. "La vie se poursuit et on ne reste pas bloqués là-dessus". La vie continue, mais la maman ne veut pas qu’on vienne "la provoquer". "Il ne faut pas qu’on vienne me parler de pardonner, de libérer tout le monde et de réinsérer Dutroux. Non ! La grande réconciliation, c’est jamais."


"Comment puis-je tenir au-delà d’elle ?"

Même s'ils ne pensaient pas survivre à cette épreuve, Gino et Carine Russo sont toujours là. En pensant il y a 20 ans que sa fille pourrait être retrouvée morte, la maman a pourtant réellement pensé mourir. "Je me disais que si on ne la retrouvait pas vivante, je voulais mourir, j’étais vraiment convaincue de cela", confie-t-elle au journal Le Soir. "Et puis quand elle a été retrouvée, les jours passaient. Penser à notre Mélissa et à son abandon, c’est terrible. Mais la vie est tenue par le jeune homme de 30 ans qui est là (leur fils), il y a une vie, pour nous. La vie est forte".

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