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Dramatique accident: quatre adolescentes de 15 ans, en congé pédagogique, se sont planquées vers 10h30 dans les toilettes de l'Hôtel de Ville afin d'inhaler le contenu d'une recharge de briquet. L'une des filles a ensuite voulu allumer une cigarette, ce qui aurait provoqué l'explosion... Une des quatre filles devrait subir une greffe de peau dans les prochaines heures. Elle aurait été plongée dans un coma artificiel. L'inhalation des solvants de recharge à briquets constitue une nouvelle forme de toxicomanie dénoncée il y a peu, notamment à Dinant (voir vidéo plus bas). Elle reste cependant extrêmement marginale selon Infor-Drogues.
Quatre bonbonnes destinées à recharger les briquets ont été retrouvées. Le bourgmestre Eerdekens a tout de suite pris des mesures dont la fermeture publique des toilettes. Les victimes sont étudiantes à l'Institut Provincial d'Enseignement Secondaire (IPES) à Seilles mais se trouvaient donc, ce jeudi, en congé pédagogique. Deux d'entre elles ont d'ailleurs été grièvement blessées et ont été transportées au Centre Hospitalier Régional (CHR) de Liège. Les autres ont été hospitalisées dans un établissement namurois. Selon les déclarations des services de secours, elles souffrent de brûlures au deuxième et au troisième degré.
Compte tenu de la gravité des faits, Claude Eerdekens a, ce jeudi midi, organisé une réunion de crise au cours de laquelle plusieurs mesures ont été prises. Outre la fermeture publique des toilettes, le bourgmestre andennais envisage également de lancer un appel au Gouvernement provincial et au Parlement fédéral afin d'interdire la vente de ces produits aux mineurs.
Dans l'attente d'une décision de leur part, Claude Eerdekens va aussi écrire à l'ensemble des commerçants andennais pour les aviser des conséquences de la vente de tels produits aux jeunes. Par ailleurs, il n'est pas non plus exclu que la Ville d'Andenne prenne un règlement communal temporaire, notamment lors des festivités du carnaval, afin d'interdire la vente de bombes de laque.
Et ce, en attendant des mesures nationales. "Si ce malheur pouvait éveiller la conscience des parents et des commerçants, un grand pas serait franchi", a encore ajouté le bourgmestre avant d'ajouter que ses pensées allaient maintenant vers les parents des victimes.
Sniffer les recharges de briquets: un phénomène marginal selon Infor Drogues
Inutile cependant d'exagérer le phénomène. "Nous sommes très peu confrontés à ce type d'assuétude, les chiffres pour l'inhalation de solvants sont assez marginaux", a expliqué Jean-Michel De Herde, psychologue d'Infor-Drogues. Et de rappeller que le phénomène des jeunes qui sniffaient du Typex avait lui pris beaucoup d'ampleur.
Les effets: un sentiment d'ivresse
Jean-Michel De Herde explique que l'inhalation de solvants, comme le gaz de briquet, provoque un effet psychotrope: cela modifie la perception qu'on a de soi et de l'environnement, donne un sentiment de détente, d'ivresse.
Il peut y avoir un phénomène d'accoutumance mais comme pour d'autres drogues ça ne tient pas au produit mais à l'état d'esprit de la personne qui le prend: si elle est dépressive, angoissée, ces produits peuvent avoir un effet séduisant et appeler alors à une consommation future.
Au niveau de la dangerosité de ces produits pour la santé, on ne dispose pas de beaucoup de recul, indique encore le psychologue. "Ces produits sont potentiellement nocifs pour les voies respiratoires mais aussi pour d'autres organes, comme les reins, la moelle osseuse ou le cerveau s'ils sont pris plusieurs fois par jour. Les effets toxiques potentiels sont alors importants à long terme. Mais même si le produit n'est inhalé qu'une fois par semaine, mais sur une longue période (aspergé sur un foulard porté durant de nombreuses heures de suite par exemple), cela peut provoquer une confusion mentale, des troubles respiratoires ou une instabilité émotionnelle."