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Le fonctionnement de l'intercommunale Publifin, l'intercommunale qui contrôle à 100% l'entreprise Nethys (Voo, BeTV, L'avenir), est pointé du doigt mardi par Le Vif sur son site internet. Des échevins de plusieurs communes liégeoises touchent jusqu'à 2.871 € bruts par mois pour participer à quelques réunions ou pas... La présence n'est pas obligatoire, mais la rémunération est garantie.
Vingt-quatre mandataires locaux perçoivent de très généreuses rémunérations pour siéger dans trois organes d'avis internes à Publifin, l'intercommunale qui contrôle à 100% l'entreprise Nethys (Voo, BeTV, L'avenir), rapporte mardi
Ces organes d'avis, qui portent le nom de "comités de secteur", sont censés "éclairer" le conseil d'administration de Publifin mais "servent en réalité à rémunérer des élus rendant ou ayant rendu service à leur parti", ajoute le site d'information.
Le mécanisme profiterait au total à 24 mandataires locaux issus du PS, du MR ainsi que du cdH. L'article cite notamment les noms de Maxime Bourlet, président MR du CPAS d'Awans, Serge Manzato, bourgmestre PS d'Engis ou Catherine Megali, présidente PS du CPAS de Flémalle.
Selon Le Vif, depuis la création de ces instances d'avis en 2013, il y a eu 8 réunions de ce type et plus de deux millions d'euros en rémunérations ont été alloués à ces mandataires locaux. En fait, ces comités étaient voués à disparaître en 2015... mais une proposition de décret a permis de les prolonger jusqu'en juillet 2017. Fin de la récréation dans 6 mois. En attendant ces comités auront coûté ainsi une petite fortune.
Dans un communiqué envoyé mardi soir, Publifin conteste toute mauvaise gouvernance et souligne qu'elle fut à l'origine de "la plus grande rationalisation du nombre d'intercommunales en Wallonie" par l'absorption de toutes les intercommunales wallonnes de câblodistribution ainsi que plusieurs autres actives dans l'énergie. "Dans ce cadre, et afin d'intégrer ce processus de rationalisation, il a été décidé par les différentes forces politiques liégeoises de conserver un comité de secteur pour chaque activité relative à un secteur industriel: l'énergie, les télécoms et plus spécifiquement l'ancienne Intermosane", explique Publifin. "Cette logique permettait à un nombre plus large de mandataires de rester en contact avec les activités menées tout en supprimant les conseils d'administration et en maintenant uniquement l'équivalent de trois anciens comités de gestion exécutifs sur dix", ajoute le holding.
Quant aux rémunérations évoquées par Le Vif, celles-ci sont "exactement calquées sur les barèmes établis par la Région wallonne", poursuit le communiqué. "Pour le surplus, une fois constitué, chaque comité, sous la conduite de son président, est responsable de son fonctionnement, du nombre de ses réunions et du rappel à l'ordre de ses membres et ce, en toute autonomie. Les objectifs poursuivis par chaque comité de secteur et leurs travaux figurent dans le rapport annuel de Publifin en toute transparence", insiste Publifin.
Réagissant aux informations du Vif, l'opposition Ecolo a exigé mardi soir "la plus grande transparence et le retour à la raison" au sein de "la nébuleuse Publifin-Nethys". "Ce nouveau scandale s'ajoute aux dérives et à la faiblesse du contrôle sur Nethys, dont de nouveaux éléments ont encore été dévoilés il y a quelques jours", commente Stéphane Hazée, chef de groupe au Parlement de Wallonie. Pour les Verts, ces "rémunérations exorbitantes apparaissent d'autant plus scandaleuses qu'il s'agit d'argent issu de la collectivité: en effet, Publifin est 100% public et le financement des comités de secteur est donc payé par les citoyens", soulignent-ils.
Une affirmation que le holding conteste avec force: "Publifin n'est aucunement financé par une quelconque dotation publique et donc de l'argent de la collectivité. Publifin vit uniquement de ses activités industrielles et commerciales et a d'ailleurs réalisé un bénéfice de 68,2 millions d'euros en 2015".