Les autorités communales d’Overijse appellent clairement à la délation dans leur dernier journal officiel, \"De Overijsenaar\". Elles appellent les citoyens à dénoncer tout commerçant qui présenterait des affiches dans une autre langue que le néerlandais.
Dénoncer tout commerçant qui présenterait des affiches dans une autre langue que le néerlandais. Après le ministre flamand des Affaires intérieures, Marino Keulen, c'est Yves Letreme qui dénonce l'initiative de la commune d'Overijse. "Je peux comprendre que la commune d'Overijse soit soucieuse de son statut culturel et linguistique. Cependant, l'utilisation d'un tel procédé n'est pas acceptable", a dit jeudi le Premier ministre. Il répondait ainsi à des questions de Clotilde Nyssens (cdH) et Olivier Maingain (MR-FDF) qui l'interrogeait à la Chambre.
Comme l'avait fait Olivier Maingain, le premier ministre a rappelé l'article 30 de la Constitution qui précise que l'emploi des langues usitées en Belgique est facultatif et ne peut être réglé par la loi qu'en ce qui concerne les actes de l'autorité publique et pour les affaires judiciaires. Autrement dit, a-t-il ajouté, l'emploi des langues dans les relations commerciales et privées n'est pas sujet à une réglementation spécifique.
Marino Keulen a lui aussi condamné l'initiative. "Aucune loi n'impose aux indépendants et aux commerçants de mettre des affiches rédigées en néerlandais. La délation est en outre condamnable", a-t-il expliqué. Le ministre a rappelé que la Constitution consacre la liberté de l'emploi des langues en Belgique.
La commune d'Overijse n'a donc pas le pouvoir d'interdire des affiches rédigées dans une autre langue que le néerlandais. M. Keulen s'inquiète aussi de l'impact d'une telle initiative à l'étranger où l'image de la Flandre s'est dégradée. Selon lui, ce genre d'appel risque de "nourrir les caricatures".
LES FAITS
Le bourgmestre d'Overijse, Dirk Brancaer se défend d'avoir voulu pousser ses administrés à la délation. "Nous ne voulons rien interdire aux commerçants mais les inciter à conserver le caractère flamand à nos rues. Il n'est pas plus question d'un appel à la délation. Nous avons simplement mis sur pied un point de contact central où l'on peut adresser des plaintes. M. Keulen n'a pas pris contact avec nous et se fonde sur un article tendancieux qui est complètement faux", s'est insurgé Dirk Brancaer.
Les autorités communales d’Overijse appellent clairement à la délation dans leur dernier journal officiel, "De Overijsenaar". Elles appellent les citoyens à dénoncer tout commerçant qui présenterait des affiches dans une autre langue que le néerlandais, rapporte ce jeudi La Dernière Heure.
Spécialement créée à cette occasion, une boîte e-mail, baptisée "taalklacht@gmail.com", reçoit depuis plusieurs jours les plaintes et dénonciations des riverains à l'encontre des commerçants qui auraient affiché sur leur devanture ou dans leur magasin des dépliants non néerlandophones.
Indigné, le FDF a rappelé que l'emploi des langues reste parfaitement libre entre une entreprise et sa clientèle sur le plan des relations commerciales.
Le bourgmestre d'Overijse, Dirk Brankaer (CD&V-N-VA), est déjà connu pour des faits similaires. En plus de l'habituelle chasse aux inscriptions en français dans sa commune, RTL-TVI relatait le 5 mars dernier que les édiles nationalistes flamandes d'Overijse avaient réclamé à une agence immobilière de retirer une annonce en anglais au nom de la préservation de la langue flamande dans une commune qui n'est pas une commune à facilités.
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Traduction du texte du journal communal
“La commune d’Overijse a installé, avec l’aide de quelques volontaires, une centrale de dénonciation où les citoyens peuvent venir déposer des plaintes linguistiques. Des brochures publicitaires toute-boîtes dans une autre langue, des panneaux d’agences immobilières dans une autre langue, … vous pouvez les communiquer ainsi que d’autres infractions au statut linguistique néerlandophone de la commune d’Overijse à
