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Malgré les pressions, le gouvernement wallon a rejeté la dernière proposition de la Commission européenne sur le CETA. Le Canada reste néanmoins ouvert à certains aménagements. Sa ministre du Commerce a d'ailleurs passé la matinée à négocier avec le ministre-président wallon Paul Magnette.
Des rencontres ont eu lieu une bonne partie de la nuit et de la matinée entre l'Europe et la Wallonie.
Ce vendredi matin, le ministre-président wallon poursuit ses entretiens avec des membres de la Commission européenne et la ministre canadienne du Commerce, Chrystia Freeland. Cette dernière est arrivée peu avant 9h ce matin à l'Elysette, à Namur, pour négocier avec Paul Magnette. C'est leur deuxième rencontre en deux jours. Une nouvelle tentative pour pousser la Wallonie à accepter l'accord économique et commercial global entre l'union européenne et le Canada.
"Faut-il acheter un chat dans un sac ?"
Mais le gouvernement wallon refuse de céder sur certains points. Et même si Paul Magnette a évoqué "des avancées significatives", il a également souligné des critères qui restaient inacceptables pour la région wallonne. "Il reste des difficultés pour nous, en particulier sur un dossier hautement symbolique et politiquement important, qui est celui de l'arbitrage. Ca va évidemment être une question clé. Demain, quand il y aura des conflits entre les Etats et les multinationales, qui va décider ? Les juridictions nationales ou des mécanismes, tandis que le mécanisme tel qu'il est écrit aujourd'hui dans le traité n'est pas très clair ? Il y a des grands principes, mais ce n'est pas encore décrit avec précision. Alors faut-il acheter un chat dans un sac ?", s'est interrogé Paul Magnette en conférence de presse ce vendredi.
Cet après-midi, Paul Magnette rencontrera encore la commission européenne et le gouvernement fédéral.
Charles Michel "pas rassuré"
En arrivant en fin de matinée au siège de la commission européenne, le Premier ministre Charles Michel s'est dit "pas rassuré" par l'évolution actuelle des dernières négociations avec la Wallonie concernant l'accord de libre échange entre l'Union européenne et le Canada (CETA). "J'ai le sentiment qu'il y a une radicalisation des positions" exprimées par le gouvernement wallon, a indiqué M. Michel à son arrivée au somment. "On a passé la nuit à tenter de trouver des formules, des solutions. J'ai moi-même eu un contact avec Justin Trudeau, afin de voir quelles étaient encore les capacités de prendre en compte les préoccupations exprimées", a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a souligné que le dialogue était toujours en cours et que le moment de vérité approchait. "Tant qu'on est autour d'une table, on doit avoir la volonté farouche de donner une chance à une solution. C'est mon souhait, mais pour être franc je ne suis pas totalement rassuré", a-t-il ajouté.
La région wallonne mise sous pression
Pour le président de la commission, Jean-Claude Juncker, convaincre la Wallonie de dire "Oui" est devenu une priorité. "Nous avons besoin de cet accord commercial avec le Canada. C'est le meilleur que nous n'avons jamais conclu, et si nous ne sommes pas capables de conclure un accord commercial avec le Canada, je ne vois pas comment il serait possible d'avoir des accords commerciaux avec d'autres parties du monde", a-t-il déclaré.
Au cours de cette même conférence de presse, Donald Tusk, président du Conseil européen, a mis un peu plus la pression sur les épaules de la région wallonne. En cas de refus, il craint que ce soit le dernier accord de libre échange avec qui que ce soit!