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Le procès de Junior Pashi Kabunda a débuté ce lundi à Bruxelles. Le jeune homme est accusé des meurtres de sa fille et de l’arrière-grand-mère de celle-ci en septembre 2009 à Woluwé-Saint-Lambert, et du pianiste renommé Benjamin Rawitz en 2006.
La cour d'assises de Bruxelles a entamé ce lundi matin le procès de Junior Pashi Kabunda. Dans le box des accusés, le jeune homme est apparu le visage fermé et le regard sombre. Il est accusé des meurtres de sa fille et de l’arrière-grand-mère de celle-ci en septembre 2009. Dans la salle d’audience se trouvait son ancienne compagne Céline. Il l’avait aussi laissée pour morte. Encore très choquée par les faits, la jeune femme n’a pas voulu répondre aux questions des journalistes, mais elle a avoué avoir eu la haine en voyant l’homme qui lui a pris son bébé. Son grand-père était tout aussi dur. "Je lui ai souhaité la mort, c’est tout. Mais une mort atroce, comme il a fait souffrir ma femme par exemple. Cela devait être atroce. C’est le pire que j’ai lu dans le procès", a avoué ce lundi matin Xavier Hendrickx au micro de Nadia Bouria.
Pourquoi tant de haine ?
Malgré la violence des mots, les parties civiles restent dignes et espèrent surtout obtenir des réponses à leurs questions."Ils le soutenaient, ils l'aidaient. La grand-mère a été même le chercher à l'IPPJ pour le week-end. Elle allait le conduire et le rechercher. Donc, on ne comprend pas comment il a pu développer tant de haine vis-à-vis de gens qui le soutenaient et qui voulaient justement lui donner cette deuxième chance", a indiqué Me Carine Couquelet, l'avocate des parties civiles.
"C’est d’abord un garçon malheureux"
L’avocat général a lu les deux actes d’accusation qui égrènent les infractions perpétrées par ce jeune consommateur et dealer de drogue. Membre d’une bande urbaine, Junior est décrit comme un jeune homme bagarreur. "C’est d’abord un garçon malheureux, dans le sens où il s’en est pris aux personnes qui, pour lui, étaient les plus importantes. Aujourd’hui encore, sa petite-fille lui manque. La grand-mère, qui était pour lui sa ‘maman’, lui manque aujourd’hui. Et il sait qu’il n’y a rien au monde qui pourra rendre ces personnes-là", a souligné Gabie-Ange Mindana, l’un des avocats de Junior Kabunda.
Mort du pianiste: "Ils ne voulaient pas le tuer"
Le jeune homme est également accusé avec son présumé complice Laurent Oniemba Koniemba du meurtre du pianiste de renommée internationale Benjamin Rawitz, à son domicile, rue des Minimes à Bruxelles, la nuit du 28 au 29 août 2006 pour faciliter le vol de sa voiture. Tous les deux soutiennent qu’ils ne voulaient pas le tuer, mais le dossier parle d’une mort consécutive à des coups d’une extrême violence. "Mr Onimeba a énormément de regrets parce que, comme il l’a dit depuis le départ, il n’a pas jamais souhaité la mort de Mr Rawitz. Il trouvait que ce n’était pas du tout nécessaire de le tuer. Et même s’il a été enfant-soldat, parce qu’on en parlera certainement beaucoup, cela n’empêche que la mort de Mr Rawitz n’est pas du tout intervenue dans des conditions de guerre ou de lutte", a indiqué Isabelle Saels, l’avocate de Laurent Oniemba Koniemba (> Lire l'article sur son interrogatoire).
Mardi matin, la cour procédera à l'interrogatoire de Junior Kabunda.