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Le Bruce Lee de Marcinelle a été désigné "Légende des arts martiaux": "Enfant, je n'aurais jamais imaginé jouer dans ces films"

Mark Stas vit un rêve éveillé depuis quelques années. L'habitant de Marcinelle, surnommé "le Bruce Lee belge", enchaîne les rôles dans différents films d'action. Récemment, l'Hennuyer a reçu de belles distinctions ("Légende des Arts Martiaux et Acteur de l'année") lors d'un événement international sur les arts martiaux à Lisbonne. Découvrez le portrait d'un enfant de Leeuw-Saint-Pierre qui s'est fait un nom dans le monde du cinéma. 

Originaire de Corée du Sud, Mark Stas a grandi en périphérie bruxelloise. Pratiquant les arts martiaux depuis près de 40 ans, il a connu un parcours atypique.

À 11 ans, il a commencé à s'entraîner dans sa chambre. À cette époque, il est inspiré par... Bruce Lee et les anime japonais des années 80. "J’ai commencé à m’entraîner chez moi, car j’étais trop jeune pour aller dans un club d’arts martiaux. J’ai commencé à m’entraîner tous les jours. J’avais des livres de notre bibliothèque locale. Je n’ai depuis ce moment-là plus arrêté", raconte-t-il.

En 1984, il a suivi son premier cours de karaté Shotokan avant de se diriger vers le Taekwondo. "Après mes études, quelques années plus tard, j’ai eu mon diplôme en physiothérapie. J’ai ensuite découvert un article sur le Wing Tsun (un art martial chinois destiné au combat rapproché, et qui inclut des techniques à mains nues et le maniement d'armes). C'est la base de l’art martial de Bruce Lee dont je suis un grand fan", précise-t-il. 

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Sa passion pour cet art va l'encourager à d'abord l'étudier en Allemagne en 1994"J’ai quitté la Belgique pour aller vivre en Allemagne où il y avait les meilleures écoles pour apprendre le Wing Tsun. J’ai été bluffé. J’étais kinésiste et j’ai tout quitté à 22 ans pour aller m’entraîner sérieusement. J’ai vécu près de 5 ans en Allemagne. Je ne parlais pas bien la langue et je n’avais pas de boulot. C’était vraiment une aventure. C’était une période qui m’a beaucoup apporté au niveau de mon évolution martiale. Je suis parti seul et j’ai dû me gérer de A à Z. Je n’avais pas beaucoup d’argent en arrivant. Cela m’a permis de grandir en tant que personne. Je vivais dans le nord de l’Allemagne à Essen. Je pouvais travailler et m’entraîner au même endroit", poursuit-il. 

À la suite de cette formation et plus de 34 ans dans les arts martiaux, Mark Stas a voulu créer son "système", le Wing Flow (une sorte de synthèse entre self défense et art martial). "J'ai créé une sorte de dérivation du Wing Tsun."

"Quand je suis revenu en Belgique, j’ai dû retrouver un travail tout en continuant à m’entraîner et à enseigner les arts martiaux (dont le Wing Flow). Je l’ai toujours combiné avec des temps partiels. Je travaille actuellement pour le service client d'une entreprise basée à Wavre", précise-t-il.

Les arts martiaux ont par ailleurs permis à Mark Stas de surmonter des douleurs émotionnelles. "J’ai vécu quelques mois en Thaïlande à la suite de beaucoup de déceptions dans ma vie. J’ai quitté la Belgique durant trois mois et j’ai voyagé pour me retrouver. J’ai pu rencontrer le grand acteur néerlandais Ron Smoorenburg, et j’ai pu lancer ma carrière d’acteur. Les moments durs m’ont permis de connaître des étapes qui ont changé ma vie", confie-t-il.

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Suite à sa rencontre avec l'artiste martial et acteur néerlandais Ron Smoorenburg, le Marcinellois a vu sa carrière d'acteur être lancée (en savoir plus sur sa filmographie)"Il a joué avec toutes les grandes stars du cinéma d’action comme Steven Seagal, Michael Jai White ou Jackie Chan. Je l’ai rencontré en Thaïlande, et il a été bluffé face à mes capacités martiales. Suite à cela, j’ai pu jouer dans quelques films d’action dont le dernier Borrowed Time 3 dans lequel j’ai joué avec des grandes stars américaines comme Patrick Kilpatric, les frères Mandylor et Eric Roberts, le frère de Julia Roberts."

"Cela faisait du bien d’avoir de la reconnaissance après tous les sacrifices et le travail très dur qu’on a fait", ajoute-t-il. "Sans le voyage en Thaïlande en 2017, je n’aurais pas vécu tout ça. Au départ, je ne devais même pas jouer dans des films. J’ai rencontré l’acteur néerlandais. Il a voulu me tester pour voir si je faisais aussi bien que dans les vidéos et il a été bluffé. Sur place il y avait 3 producteurs qui faisaient leurs films d’action et j’ai joué dans les trois films, c’était inattendu. Incroyable pour moi car je n’étais pas un acteur. Cela m’a ouvert les portes pour de futurs films." 

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A 50 ans, Mark Stas continue de voyager pour ces projets cinématographiques, délivrer des stages et participer à différents événements sur les arts martiaux. 

Et parmi les stars ou grandes figures des films d'action qu'il a pu rencontrer, une personne lui a fait forte impression: David Worth, un réalisateur américain, qui a notamment réalisé le film Kickboxer (1989) avec un certain... Jean-Claude Van Damme. "J’ai pu parler avec David Worth. Il a beaucoup d’expérience. Il a aussi réalisé un film avec Clint Eastwood. Il est très gentil et humble. Il m’a fort marqué par sa présence. Je n’ai en revanche jamais rencontré Jean-Claude Van Damme, mais plus jeune, j’ai adoré des films dans lesquels il a joué. J’ai énormément de respect pour ce qu’il a fait. En Belgique, on peut être fier d’avoir quelqu’un comme lui."

Concernant ses prochains projets, Mark Stas travaille actuellement sur un film qui lui tient fort à coeur, sans encore dévoiler les grandes lignes. "Je travaille sur un film international où je travaille dans un des rôles principaux. Je peux chorégraphier des scènes dans lesquelles je joue. Cela pourrait être mon plus grand film. Cela combine les arts martiaux. Je suis très impatient de pouvoir faire ce projet", se réjouit-il.

Mark ne s'imaginait en tout cas pas vivre une telle expérience. 

"Enfant, je ne savais pas que les arts martiaux allaient prendre autant de place dans ma vie. Je ne m’entraînais pas durement pour jouer dans les films à la base. Je voulais devenir meilleur dans les arts martiaux. Et j’ai pu surmonter tous mes problèmes grâce à ces disciplines, quand le moral était très bas. Quand on est sérieux dans la pratique, cela apporte énormément de choses dans mon mode de vie. Je suis content d’être aussi passionné depuis que je suis enfant. Cela fait partie intégralement de ma vie."

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