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Ezio, 5 ans, remporte le concours Top Model Belgium: "Le but n’était pas de gagner, mais de s’amuser", raconte sa maman

Le petit garçon a participé à toutes les étapes d'un concours de défilé, jusqu'à la victoire finale dans sa catégorie. Une expérience divertissante avant tout, qui pourrait lui ouvrir les portes du monde de la mode.

Ezio est un petit garçon de Chaumont-Gistoux qui aime les animaux, le foot, les vacances… Récemment, il a surpris sa mère, Jessica, 34 ans, en lui déclarant qu’il aimerait passer à la télé. "D’accord mon cœur, quand je verrai un concours, je t’inscrirai", lui a-t-elle répondu. Le début d’une aventure pour Ezio et Jessica, que celle-ci nous a racontée via le bouton orange Alertez-Nous.

Jessica ne sait pas d’où est venue cette envie de son fils, mais elle nous raconte regarder la télévision tous les soirs en famille. "Si les parents sont devant la télévision, ça a l’air désirable pour l’enfant", explique le pédopsychiatre Éric Picard. 

Sélection, casting et répétitions

Quelques semaines plus tard, Jessica a appris sur les réseaux sociaux l’ouverture des inscriptions du Top Model Belgium Kids & Teen Academy, un concours de défilé de mode pour les enfants de 2 à 17 ans.

Jessica a inscrit Ezio et envoyé ses photos. Son fils a été sélectionné pour le casting, qui a eu lieu dans un studio de photographie de Mons, l’Eden Studio.

Un casting réussi pour Ezio, à l’issue duquel il a été sélectionné pour la demi-finale. 

Il était toujours hyper content d'y aller.

Le petit garçon et sa mère se sont rendus à des séances de répétition en vue de l’événement. "À l’issue des cours de maintien, de défilés, de séances photographiques, les participants seront alors prêts à participer à un premier défilé", peut-on lire sur le site internet du concours.

"Pour les tout-petits, c’est assez rapide. On leur apprend à défiler et à prendre deux, trois poses", raconte Jessica. "Il était toujours hyper content d'y aller", précise-t-elle. 

En effet, pour Ezio, ces sorties étaient surtout l’occasion de se divertir. Sa mère n’avait d’ailleurs pas d’autres ambitions pour lui : "Le but n’était pas de gagner, mais de s'amuser", dit-elle.

Ezio et sa mère se sont rendus à des séances de préparations pour la demi-finale, puis la finale. Rien de contraignant pour l’enfant, bien au contraire, nous explique sa maman : "C'est vraiment un chouette moment pour des enfants qui, comme Ezio, aiment ça. Il aime bien parler, qu'on s'intéresse à lui, faire le pitre".

La grande finale : une expérience ludique pour Ezio

Lors de la finale organisée à Anvers, en présence d’Adriana Karembeu, la marraine de l’événement, le public était plus nombreux. Ezio a d’abord été un peu intimidé pour son premier passage sur le podium, puis il s’est relâché : "Déguisé en cow-boy, Ezio était nettement plus à l’aise. Il a même sorti les mains de ses poches pour mimer des tirs de pistolet vers les membres du jury", s’amuse sa mère.

"L’enfant ne va pas faire la distinction entre, par exemple, un tournoi de tennis et le fait de défiler sur une scène. Il va prendre ça sous forme de jeu, à condition que les parents soient détendus", explique Sophie Maes, pédopsychiatre, responsable de Bru-Stars (Réseau bruxellois en santé mentale pour enfants et adolescents).

"Ezio s’adapte très vite", remarque sa mère, qui ajoute que ce n’était manifestement pas le cas de tous les enfants, certains se mettant à pleurer sur la scène. "Ça faisait un peu mal au cœur", confie-t-elle, supposant que ces enfants étaient poussés par leurs parents.

"Les petits enfants vont se baser sur le vécu émotionnel de leurs parents. Un parent qui panique va envoyer un message de danger aux enfants, un parent qui s'amuse va envoyer un message de lâcher prise", poursuit Sophie Maes.

Jessica, pour sa part, a savouré ces "moments de partage" avec son fils. "Le voir avec des étoiles pleins les yeux, c'était juste magique", se réjouit-elle. 

Une victoire inattendue, avec un beau voyage à la clef

L’attitude d’Ezio a manifestement séduit le jury. À la grande surprise de sa mère, c’est lui qui a remporté le concours dans la catégorie "baby kids boy", de 2 à 6 ans. "Je m'y attendais pas du tout", confie-t-elle. 

Ezio non plus, celui-ci pensait d’ailleurs que tout le monde avait gagné. "Ils ont tous reçu une petite coupe", note Jessica. Et celle-ci d’expliquer à son fils qu’ils avaient remporté un plus gros cadeau encore : un voyage en République dominicaine, en "all in", avec deux séances de shooting photo lors d’une excursion sur l’Île Saona. Départ le 27 août. Tous frais payés pour le gagnant et un accompagnant.

Des perspectives d'avenir dans le monde de la mode, mais aucune obligation

Jessica espère que ce succès pourra permettre à Ezio de travailler dans le monde de la mode : "J’essaye de le conscientiser sur le fait que ça peut lui ouvrir des portes plus tard". C’est d’ailleurs ce que souligne le concours : "Grâce à notre programme, ils sont repérés par les plus grandes agences et marques", peut-on lire sur le site internet.

"Il y a un danger dans ce type de pratique, c'est que l'enfant ne soit pas considéré comme un enfant, qu’il soit considéré comme un objet, comme un mannequin et uniquement utilisé pour vendre", note Éric Picard. 

Le travail des enfants est réglementé et soumis à autorisation. Mais certaines activités peuvent être exercées par les enfants lorsqu’une dérogation est accordée au préalable, peut-on lire dans la réglementation du travail des enfants.

À cet égard, Anne-Cécile Wagner, conseillère à la direction Communication du SPF Emploi, indique que Top Model Belgium Kids introduit chaque année des demandes de dérogation auprès du SPF Emploi pour les activités "Fashion Show" qu’ils organisent.

Pour Éric Picard, ce type d’activité reste positif pour le développement de l’enfant "pour autant que les parents l'accompagnent et qu’ils ne se perdent pas dans l’espoir que celui-ci puisse leur apporter la gloire ou la fortune".

C’est bien ainsi que Jessica voit les choses. Si Ezio souhaite tourner le dos à toute activité dans le monde de la mode, "eh bien tant pis", souligne-t-elle. "Je lui explique, mais je ne l’oblige pas".
 

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