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Le 9 avril dernier, Hakim quittait Bruxelles pour rejoindre Liège en empruntant l’autoroute E40. Vers 3h du matin, il a alors été victime d'un accident de la route. "Je me suis fait exploser l’arrière de mon véhicule par un gars qui était bourré. Il devait rouler à haute vitesse vu le bon que j’ai fait avec la voiture. C’est un accident sans doute banal", raconte-t-il.
Les services de secours et la police sont arrivés sur place. Il a été conseille à Hakim, ainsi qu'à sa femme, de se rendre à l'hôpital pour un contrôle médical.
"Le véhicule de la personne qui m'est rentrée dedans était immobilisé sur la deuxième bande. Ma voiture était sur la bande d’arrêt d’urgence. A part un coup à la nuque, pour ma femme et moi, il n’y avait que des dégâts matériels", indique Hakim. "Mais les services de secours ont demandé qu’on aille faire un contrôle à l’hôpital. On s’est exécuté, ma femme est partie en ambulance et moi en voiture. On est arrivé à l’hôpital de Tirlemont et on est passé chez le médecin pour un contrôle. Nous avions une raideur à la nuque et rien d’autre. Cela a pris 5 minutes dans le cabinet du médecin, qui nous a examinés et puis on est rentrés chez nous."
Début juin, deux factures sont ensuite arrivées à leur domicile. Hakim constate deux différences qui l'étonne: la langue et le tarif.
"Le montant à payer pour ma femme est de 1€ et la facture était écrite en néerlandais. Pour moi, la facture était établie en français. Pour le même traitement, le même hôpital, j’ai dû payer de mon côté 12€... Les sommes sont modiques, mais ça m’a interpellé. C’est bizarre car il n’y a pas de différence. Tout était exactement pareil. Je ne comprends pas la différence de traitement. Les assurances vont payer, mais la seule différence que je constate sur la facture, c’est qu’une est en français et l’autre en néerlandais. Et pourquoi 11€ de plus?", s'interroge-t-il.
Pour expliquer ces différences, nous avons contacté l'hôpital de Tirlemont. Le porte-parole Merlijn Moonen indique d'emblée qu'il ne peut communiquer que "des informations générales" car il doit respecter un devoir de discrétion envers les patients. Il peut donc pas divulguer des informations détaillées sur les soins apportés ce jour-là à Hakim et à sa femme.
Concernant la langue des factures, Merlijn Moonen précise que les patients peuvent indiquer au moment de l'inscription à l'hôpital dans quelle langue ils souhaitent recevoir la facture. "C'est un service que notre hôpital offre à chaque patient", dit le porte-parole.
Pour les montants, la léglisation mise en place par l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (INAMI) est toujours appliquée. "Vous pouvez consulter les numéros de service mentionnés sur les factures (590693 et 590671) via le site internet de l'INAMI. Ces prestations sont assorties de montants légalement établis", ajoute Merlijn Moonen.
A l'hôpital de Tirlemont, Hakim et sa femme ont reçu des prestations médicales "différentes", souligne le porte-parole. Sur les factures qui se ressemblement fortement, les codes (590693 et 590671) sont différents (voir factures ci-dessous), ce qui explique la différence au niveau des prix, et les questions posées par notre témoin.
Voici la signification des deux codes:
- Prestation 590693 : Honoraires pour l'anamnèse, l'examen clinique, la première prise en charge et l'orientation d'un patient lors d'une admission urgente dans les locaux d'une fonction reconnue de soins urgents spécialisés, avec lettre d'envoi d'un médecin généraliste, pour le médecin accrédité spécialiste en médecine aiguë qui y assure la permanence, avec rapport écrit
- Prestation 590671: Honoraires pour l'anamnèse, l'examen clinique, la première prise en charge et l'orientation d'un patient lors d'une admission urgente dans les locaux d'une fonction reconnue de soins urgents spécialisés, sans lettre d'envoi d'un médecin généraliste, pour le médecin accrédité spécialiste en médecine aiguë qui y assure la permanence, avec rapport écrit
"La différence se trouve donc dans la lettre de recommandation du médecin. Si un patient est amené en ambulance, cela équivaut à une référence (et donc à un tarif attribué)). C'est également prévu par la loi : 'Lorsque le patient est reçu par le service 100 ou le MUG (le SMUR en français) via le système d'appel au 100 ou au SMUR, cela doit être considéré comme une référence. En résumé, donc, différentes prestations ont été livrées, ce qui explique la différence de prix légalement stipulée. Enfin, les patients peuvent toujours contacter notre service de facturation des patients pour des questions ou des commentaires sur leur facture", conclut Merlijn Moonen.