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Un musée ardéchois reçoit un mystérieux don de dessins et affiches de la Résistance

Un maquisard à l'affût devant sa mitrailleuse, une caricature d'Hitler vociférant, des appels au soulèvement contre la "liberté blessée": un musée ardéchois vient de recevoir d'un donateur anonyme une remarquable série de dessins et affiches du peintre-résistant Petit-Lorraine.

Quelque 200 dessins et une quinzaine d'affiches ont ainsi été transmis le 16 février au musée de la Résistance et de la Déportation du Teil, par un membre de la société des amis dudit musée, qui les a reçus lui-même par voie postale depuis octobre 2020.

"Et deux jours avant ma donation, j'en ai encore réceptionné deux...", raconte ce dernier, l'historien Alain Martinot.

"J'ai interrogé dans mon entourage des gens qui ont connu Petit-Lorraine, mais ils m'ont certifié que ce n'est pas eux qui avaient envoyé ces documents... J'ignore qui est l'expéditeur, mais je me suis dit qu'au fond, le plus important était qu'ils rejoignent le musée et de faire connaître le talent de Petit-Lorraine, un idéaliste épris de justice".

De son vrai nom Robert Petit, ce natif de Nancy avait fui avec sa famille sa Lorraine natale en 1940 pour rallier l'Ardèche. Réfractaire au STO (Service du travail obligatoire), il était entré en clandestinité en 1943, avant de rejoindre en 1944 les rangs des Francs-Tireurs et Partisans.

Il devient ensuite le dessinateur du journal de ce mouvement, L'Assaut, puis de celui des Forces françaises de l'intérieur, Valmy, détaille Alain Martinot, spécialiste de l'oeuvre de "Lorraine", son nom de résistant, décédé en Ardèche en 2006.

Dans ses travaux remis au Teil, dont des écrits, certains sont consacrés "à la vie au maquis ardéchois", d'autres sont des dessins de presse "comme ceux illustrant la Libération et des procès de collaborateurs" et une dernière partie est constituée" d'affiches de propagande classique de la Résistance du type +rejoignez-nous!+", détaille Rémi Fourche, directeur de ce musée créée en 1992.

Au fusain, à l'encre ou au crayon, la plupart sont "inconnus", précise M. Fourche. "Il est très rare qu'un don de cette importance soit totalement anonyme. Peut-être y-en-a-t-il d'autres...", se prend-il à espérer.

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