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Donald Trump et Joe Biden ont rendu hommage séparément mercredi aux anciens combattants américains lors du Veterans Day, faisant de ce traditionnel moment d'unité une nouvelle démonstration des divisions qui traversent la classe politique et le pays.
Le président républicain s'est rendu mercredi au cimetière national d'Arlington, près de Washington, où il a déposé une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu. Quasiment au même moment, le président-élu Joe Biden, dont il ne reconnaît pas la victoire, assistait à une cérémonie au mémorial de la guerre de Corée, à Philadelphie (nord-est).
"Sachez que je serai un commandant en chef qui respectera votre sacrifice, comprendra votre service et qui ne trahira jamais les valeurs pour lesquelles vous avez combattu vaillamment", a dit Joe Biden sur Twitter, alors que les deux hommes se sont abstenus de toute déclaration lors de leurs cérémonies simultanées.
Le démocrate avait régulièrement dénoncé pendant sa campagne des propos prêtés au président républicain qui aurait qualifié de "losers" ("perdants") les soldats américains morts au combat, en annulant une visite dans un cimetière militaire près de Paris en 2018. Donald Trump a vivement démenti avoir tenu de tels propos.
Pour le milliardaire républicain, il s'agissait de la première sortie officielle depuis que son adversaire démocrate a été déclaré samedi vainqueur de l'élection du 3 novembre.
Grave, le visage fermé, M. Trump est resté stoïque sous la pluie battante lors de cette traditionnelle cérémonie commémorant la fin de la Première Guerre mondiale.
Il n'a pas prononcé de discours mais dans un communiqué publié par la Maison Blanche, il a rappelé ses accomplissements en faveur des anciens combattants américains depuis 2016.
"Tout au long de mon mandat, j'ai oeuvré sans répit pour améliorer la santé, le bien-être et la prospérité économique de ces personnes précieuses", indique le président dans cette déclaration aux accents de bilan.
- "Embarras" pour le pays -
Comme tous les jours depuis l'élection, Donald Trump avait entamé sa journée sur son canal de communication favori, Twitter, pour continuer à relayer sans aucun élément concret à l'appui ses accusations de fraude électorale.
Alors qu'un employé de la poste en Pennsylvanie a reconnu aux enquêteurs fédéraux avoir menti quand il a accusé de fraude les autorités électorales de l'Etat, le président républicain a affirmé: "Ne croyez que la vérité: sa version originale!".
En refusant de reconnaître son échec, un geste extrêmement difficile à faire pour cet ancien homme d'affaires qui abhorre les "perdants", Donald Trump complique la tâche de celui qui prendra ses fonctions présidentielles le 20 janvier.
Mais Joe Biden a entamé la transition vers sa prise de fonctions en s'entretenant lundi avec plusieurs des nombreux dirigeants étrangers qui l'ont félicité pour sa victoire.
Il a parlé avec le Premier ministre britannique Boris Johnson, la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre irlandais Micheal Martin.
Le président-élu avait affirmé lundi que ce refus par Donald Trump d'accepter sa défaite était "une source d'embarras" pour le pays.
Donald Trump peut jusqu'ici bénéficier du soutien des principaux ténors du parti républicain qui plaident pour que les recours judiciaires soient examinés avant une éventuelle admission de sa défaite par le président.
Son chef de la diplomatie Mike Pompeo a ainsi promis une "transition en douceur vers une seconde administration Trump" mardi lors d'une conférence de presse.
Le secrétaire d'Etat de la Géorgie, responsable de la tenue des élections dans cet Etat encore en jeu, a confirmé mercredi un recomptage, et a ordonné qu'il soit réalisé à la main. Avec plus 98% des suffrages comptabilisés, Joe Biden a actuellement 14.000 voix d'avance sur Donald Trump dans cet Etat qu'aucun candidat démocrate n'a remporté depuis 1992.
Certains républicains reconnaissent cependant leur gêne, comme le responsable du parti pour les élections dans l'Etat du Montana, un Etat remporté par Donald Trump.
"Je vous ai soutenu, Monsieur le président, a tweeté Corey Stapleton, mais c'est fini. Saluez, serrez les dents et félicitez Joe Biden".
Les médias américains ont par ailleurs annoncé que le président républicain avait emporté les trois grands électeurs de l'Alaska, l'un des Etats où les résultats n'avaient pas encore été donnés. Cela ne change pas l'issue de la course à la Maison Blanche: M. Biden l'emporte toujours avec 279 grands électeurs, contre 217 pour M. Trump.