Accueil Actu

Trois ans de prison ferme requis contre l'artiste belge Jan Fabre: "Il se prend pour Dieu"

Le ministère public a requis vendredi après-midi, devant le tribunal correctionnel d'Anvers, trois ans de prison ferme à l'encontre du sculpteur et chorégraphe Jan Fabre. Ce dernier est poursuivi pour des cas de violences, d'intimidation et de harcèlement sexuel dans sa compagnie Troubleyn. Il est également prévenu pour atteinte à l'honneur d'une personne.

Vendredi se tenait la première journée d'audience dans ce procès, consacrée aux plaidoiries des parties civiles, constituées des victimes déclarées et de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, et au réquisitoire du ministère public. Au cours de cette audience, l'auditorat du travail a affirmé qu'il ne pouvait pas "imaginer un dossier pire que celui-ci en termes de comportements transgressifs au travail". "Les carrières de jeunes femmes ont été détruites, elles payent depuis des années le prix du comportement de l'inculpé". 

Selon le ministère public, Jan Fabre humiliait publiquement les gens, ignorait puis punissait certains, utilisait des surnoms sur la base de la couleur de peau, faisait des avances sexuelles non sollicitées... "La liste est infinie, tout comme celle des témoignages", a poursuivi l'auditorat. "Les déclarations des victimes et témoins sont convaincantes, crédibles et correspondent au rapport remis par le conseiller en prévention de Troubleyn". L'auditorat a également évoqué une "culture de la peur" et un "environnement menaçant dans lequel personne n'osait contredire l'inculpé".

Jan Fabre aurait abusé de sa position vis-à-vis de jeunes danseuses pour obtenir des faveurs sexuelles. Le ministère public estime également que l'attentat à la pudeur sur une employée est avérée. 

Il ne montre aucun signe de remords, bien au contraire

Jan Fabre nie les allégations. "Il ne montre aucun signe de remords, bien au contraire", selon l'auditorat. "Il maintient le même comportement, selon les derniers rapports du conseiller en prévention. Il interroge aussi les employés pour savoir ce qu'ils ont dit et les oblige à lui envoyer un mail pour témoigner de leur fidélité. Il se prend pour Dieu". 

Vendredi prochain, la défense aura la parole. Jan Fabre devrait alors être présent alors qu'il était absent ce vendredi, représenté par ses avocats. Ceux-ci demandent que les rapports du conseiller en prévention soit retiré du dossier, en vertu du secret professionnel. Ces rapports incluraient les témoignages de 35 personnes.

À lire aussi

Sélectionné pour vous