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Les écologistes plaident pour un grand accord en matière énergétique au sein du gouvernement reposant sur trois piliers: une nouvelle série de mesures destinées à baisser la facture, une accélération de la transition énergétique et la fixation du calendrier final de sortie du nucléaire. Ces trois éléments sont "uns et indissociables", a souligné la ministre de l'Energie, Tinne Van der Straeten, dans les colonnes du "Standaard".
Dans "Le Soir", le co-président d'Ecolo, Jean-Marc Nollet, évoque aussi une adaptation de la position d'Ecolo sur la prolongation de deux réacteurs nucléaires au-delà de 2025. "Le monde a changé", a-t-il estimé.
La hausse des prix de l'énergie et l'invasion de l'Ukraine démontrent que la Belgique doit prendre en mains son approvisionnement en énergie en accélérant sa transition vers les énergies renouvelables. "Nous renforcerons notre indépendance énergétique et nous pourrons mieux protéger les gens contre les prix élevés. C'est justement parce que nous sommes dépendants des énergies fossiles que nous devons payer autant. Notre économie et notre portefeuille sont vidés par la dépendance à l'étranger", a déclaré la ministre Van der Straeten.
Pour réduire la facture, les écologistes mettent en avant des mesures qui ont un impact direct comme une diminution de la TVA à 6% et un élargissement du tarif social de l'énergie qui serait structurel. Mme Van der Straeten répète qu'elle examine le dossier de la sortie du nucléaire de manière ouverte, en intégrant l'impact de la guerre en Ukraine, qu'il s'agisse aussi bien du plan A (sortie définitive du nucléaire en 2025) que du plan B (prolongation de deux réacteurs) dont elle prépare les "reassessment".
"Le plan A est prêt juridiquement et techniquement, mais il doit être analysé complémentairement sur le plan de l'indépendance énergétique", a-t-elle ajouté. "Le gouvernement décidera sur la base de faits. Les plans A et B doivent être examinés de la même manière. Nous le ferons, certainement dans le contexte actuel mais nous attendons des autres qu'ils se prononcent également sans tabou", a-t-elle encore dit.
M. Nollet abonde dans ce sens dans Le Soir, et précise que si le plan B (la prolongation du nucléaire) "n'était pas un tabou avant la guerre en Ukraine, il ne va pas plus le devenir depuis". Il précise que son parti souhaite que la réévaluation soit réalisée "avec un regard ouvert et de la même manière pour le plan A que pour le plan B. Nous ne nous accrocherons pas à la hiérarchie qui a été définie dans l'accord de gouvernement et confirmée lors de l'accord de décembre. Mais nous refuserons tout ce qui n'accélère pas la transition, ne renforce pas notre indépendance énergétique et ne permet pas une meilleure maîtrise des coûts".
Des jours cruciaux commencent pour le gouvernement Vivaldi qui, d'ici le 18 mars, doit se prononcer définitivement sur la sortie du nucléaire. M. Nollet assure toutefois ne pas se "braquer" sur cette date: "Il faut laisser au moins quelques jours pour voir si on a les réponses. J'y vais avec un regard ouvert sur le calendrier, mais ne traînons pas", assure à cet égard l'écologiste francophone.
Le Premier ministre Alexander De Croo a souligné ce lundi combien la situation avait évolué en matière d'approvisionnement énergétique - notamment en raison de l'invasion russe en Ukraine - depuis l'accord conclu le 23 décembre dernier par les sept partis de la Vivaldi sur une possible sortie du nucléaire. "La situation actuelle est bien différente que lorsqu'on a pris la décision fin décembre" - quand le gouvernement fédéral avait fixé aux alentours du 18 mars l'échéance pour une décision sur la fermeture définitive de toutes les centrales nucléaires d'ici 2025 ou la prolongation des deux réacteurs les plus récents, Tihange 3 et Doel 4 -, a affirmé M. De Croo (Open Vld) lors de l'émission Matin Première de la RTBF-radio.