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Le panier RTL info, Test Achats, Le Soir et Sud Info, révèle que la tendance des derniers mois se confirme, la diminution du taux d'inflation se poursuit.
En mars 2023, nous connaissions un pic d'inflation, avec 20.62%. Depuis, on constate une diminution très progressive. Aujourd'hui, nous sommes à un taux d'inflation de 2,31%.
Alors concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que oui, nos courses coûtent toujours plus cher qu'il y a deux ans, mais les prix ont tendance à diminuer.
Il y a des produits qui malheureusement coûtent toujours plus cher et même des produits de saison. C'est le cas par exemple des crevettes décortiquées et les crevettes grises qui, en deux ans, ont pris 50 centimes en moyenne.
C'est aussi le cas d'un autre produit qu'on aime consommer toute l'année, c'est le chocolat. Il coûte, petit à petit, toujours plus cher. Au fil des mois, on est à 1,33 euros pour 100 grammes en moyenne selon Test Achats.
Il y a quand même de bonnes nouvelles dans cette histoire. C'est qu'il y a aussi des produits dont le prix diminue franchement. Ce mois-ci, retenons les poires, dont le prix diminue de 10 % ou les citrons, -12 %. Et puis, pour les parents, le prix des lingettes pour bébés, diminue de 14 %.
L'analyse de Test Achats
Sur le plateau du 19h, Julie Frère, porte-parole de Test Achats appelle un relativiser cette baisse de l'inflation pour deux raisons.
"Quand on regarde l'évolution depuis janvier 2022, qui je rappelle était le premier mois où on a connu une inflation alimentaire de plus de 2%, la hausse reste très importante. Notre panier a augmenté de 27% sur deux ans en moyenne", rappelle-t-elle.
L'invitée donne quelques exemples: "Les légumes (+40%), les produits laitiers (+29%), la viande (+20%), les fruits (+16%). Ce sont quand même des augmentations importantes. Si on prend un exemple très concret, par exemple les pommes de terre, le produit de base par excellence, on voit qu'elles ont augmenté de 14% en un an et 49% en deux ans. En parallèle on voit que les agriculteurs se plaignent de ne toujours pas être rémunérés correctement pour leurs pommes de terre. Ça montre l'importance pour nos autorités de surveillance du marché de continuer à contrôler et à s'assurer que le marché fonctionne au bénéfice de tous".
L'inflation alimentaire est plus élevée que la moyenne européenne
Il y a une deuxième raison "qui remet un peu en perspective cette baisse", continue Julie Frère : "Eurostat vient de publier les chiffres au niveau européen, et on voit que l'inflation alimentaire est plus élevée que la moyenne européenne", assure-t-elle.
Test-Achats a donc une demande pour les futurs gouvernement : "On a voulu vraiment sonder les attentes des consommateurs et des consommatrices à l'aune des élections, et ce qu'on voit sans surprise c'est que c'est vraiment le pouvoir d'achat qui est la préoccupation numéro un. Quand on regarde dans le top 10 des préoccupations, c'est vraiment un accès à des médicaments abordables, à des produits alimentaires sains, durables, abordables, du chauffage abordable, de la mobilité durable, abordable", déclare Julie Frère
Il faut absolument soutenir les ménages, parce que sans les ménages on n'y arrivera tout simplement pas
"Je pense qu'il faut vraiment avoir conscience de cette réalité, que pour une partie importante de la population aujourd'hui, ça reste difficile de faire face aux dépenses du quotidien", dit la porte-parole, en évoquant aussi les "obligations supplémentaires qui vont peser sur nos épaules", comme le prix de l'isolation, les nouvelles contraintes imposées par le PEB ou l'installation d'une pompe à chaleur.
"Pour nous c'est important de souligner aujourd'hui que si on veut vraiment réaliser cette transition, et on n'a pas vraiment le choix de la réaliser ou non. Il faut absolument soutenir les ménages, parce que sans les ménages on n'y arrivera tout simplement pas", conclut Julie Frère.