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Les analyses les plus récentes sur l'eau brute de captage alimentant les villages de Corenne, Flavion et Rosée, dans l'entité de Florennes, montrent des dépassements de la norme de 100nG/L pour les PFAS, indique vendredi l'INASEP, le distributeur d'eau de la région. Les habitants sont invités à ne pas consommer l'eau de distribution à des fins alimentaires.
"Au regard de l'actualité autour de la présence de PFAS dans l'eau de distribution d'eau, l'INASEP a souhaité anticiper le programme de prélèvements et d'analyses lancé avec la Région wallonne en réalisant de manière immédiate des analyses sur les eaux brutes de captages pour lesquels des analyses précédentes avaient indiqué des concentrations plus élevées ou un risque particulier. Nous avons pu prendre connaissance ce vendredi matin des résultats de ces analyses. Ils indiquent pour CORENNE C1, qui alimente le village de Corenne (280 habitants), un léger dépassement de la future norme de 100ng/l (110 ng/l) et une concentration inférieure mais proche de la future norme (97 ng/l) pour CORENNE C2 alimentant les villages de Flavion et Rosée (environ 1.200 habitants) ainsi que la base militaire de Florennes", indique le distributeur dans un communiqué. "Nous n'avons pas encore reçu les résultats des analyses réalisées dans les réseaux de distribution pour ces zones dans le cadre du programme régional mais les résultats devraient être similaires", ajoute-t-il.
Deux captages sont désormais dans le rouge foncé
"Je n'ai pas de mot tellement je suis scandalisé", a de son côté réagi le bourgmestre de Florennes, Stéphane Lasseaux (Les Engagés). "À plusieurs reprises, la ministre wallonne de l'Environnement, Céline Tellier, s'est montrée rassurante alors que ses résultats dataient de 2021. Ce vendredi, je n'ai été informé ni par son cabinet, ni par l'administration. C'est le directeur général de l'INASEP qui m'a prévenu peu après 11h00 que deux captages - qui étaient déjà dans l'orange en 2021 - sont désormais dans le rouge foncé", a-t-il pointé.
Cette situation frustre, énerve même les riverains. "Cela m'inquiète un peu, on voit beaucoup de bruit autour de ça et on se dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu", "Je suis fâchée. Les bouteilles dépannent un peu mais cela ne règle pas du tout le problème", racontent par exemple ces deux habitantes. "Avec des enfants en bas âge à la maison, cela m'inquiète, parce que l'eau, on l'utilise tout le temps", témoigne enfin une maman.
Une solution mise en place
Depuis, la commune et le distributeur ont organisé la distribution d'eau en bouteille à la population concernée. "Des travaux ont par ailleurs été entamés pour permettre l'alimentation des réseaux et villages touchés par l'eau de l'adduction de la station de Florennes" pour laquelle le résultat d'analyse reste stable autour de 13 ng/l, a poursuivi le bourgmestre. "Les travaux de jonction sont déjà en cours et devraient permettre à cette alimentation alternative d'être effective à partir de dimanche, après la purge des réseaux concernés", selon l'INASEP.
Enfin, du côté de la Défense, impliquée elle aussi puisque la base militaire de Florennes est concernée par la pollution, on affirme que le personnel a été informé. "J'ai demandé à l'état-major de prendre les mesures nécessaires afin d'informer le personnel du site militaire. La protection de la santé du personnel de la Défense et de la population restent une priorité absolue. Je continue de suivre l'évolution de la situation, pour garantir le suivi de mesures appropriées et rapides", a déclaré la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder.
Concrètement, il a été demandé, dans une communication interne à tout le personnel, de ne plus consommer d'eau du robinet. De l'eau en bouteille est prévue pour le personnel qui doit travailler ce week-end et le mess sera fermé lundi prochain. Enfin, les services de prévention de la Défense ainsi que la Direction Générale des Ressources Matérielles ont procédé à des analyses dont les résultats seront communiqués rapidement.
Trois nouvelles auditions prévues vendredi prochain en commission du parlement wallon
Trois nouvelles auditions dans le cadre de la pollution aux PFAS de l'eau de distribution au sud du pays auront lieu vendredi prochain en commission Environnement du parlement wallon, a-t-on appris ce vendredi.
Sont annoncés, en matinée, un représentant habilité du tout nouveau Conseil scientifique sur les PFAS, suivi, dans l'après-midi, de Rose Detaille, la directrice générale de l'Institut scientifique de service public (ISSeP), et du coordinateur PFAS au sein du SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement.
Au terme des deux auditions de la ministre régionale de l'Environnement, Céline Tellier, de responsables de la Société wallonne des eaux (SWDE) et de l'administration, les députés régionaux avaient estimé que certaines zones d'ombre subsistaient et avaient réclamé, Les Engagés et PTB en tête, de nouvelles auditions.
Après moultes discussions, les différents groupes politiques représentés au parlement wallon avait finalement convenu de remettre, chacun, l'inventaire des personnes qu'ils souhaitaient encore entendre pour parvenir, ce vendredi, à une liste commune.